Terres rares : Obama accuse la Chine

Miniature de l'image pour terres-rares99.jpgOù l’on reparle des terres rares …

Le président américain Barack Obama a accusé mardi la Chine de violer les règles du commerce international en imposant des restrictions à ses exportations de terres rares.

Rappelons que ces minerais indispensables à l’industrie font l’objet d’une plainte à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Jouant de son quasi-monopole sur des matières aussi stratégiques, en mai 2011, la Chine avait annoncé qu’elle allait soumettre à des quotas les exportations des alliages contenant au moins de 10% de ces métaux en volume.

« Si la Chine laissait tout simplement le marché fonctionner par lui-même nous n’aurions aucune objection, mais sa politique empêche actuellement cela et va à l’encontre des règles que la Chine a accepté de suivre », a déclaré Barack Obama.

Des propos qui interviennent alors qu’une plainte des Etats-Unis, de l’Union européenne et du Japon a été déposée mardi devant l’OMC.

Avant d’obtenir un jugement de l’Organisation, Washington, Bruxelles et Tokyo ont demandé des consultations sur le sujet.

« Nous avons une relation économique constructive avec la Chine, et à chaque fois que cela est possible, nous nous engageons à travailler avec elle pour lui faire part de nos inquiétudes. Mais si nécessaire, je prendrai des mesures si nos travailleurs et nos entreprises font l’objet de pratiques illégales« , a ajouté le président Obama. 

Les trois plaintes portent sur l’approvisionnement de 17 minéraux utilisés dans la production de biens de haute technologie comme les voitures hybrides, les téléviseurs à écran plat, les téléphones cellulaires, les lampes à vapeur de mercure et les lentilles de caméra.

Sont également contestées les restrictions imposées aux exportations de tungstène et de molybdène, élément métallique qui entre notamment dans la fabrication de différents types d’acier.

« La Chine restreint de plus en plus ses exportations, ce qui provoque des distorsions massives et des interruptions dommageables de la chaîne d’approvisionnement de ces matériaux sur le marché mondial », a par ailleurs indiqué le secrétaire américain au Commerce, Ron Kirk, dans un communiqué.

« Les restrictions imposées par la Chine sur les terres rares et d’autres produits violent les règles du commerce international et doivent être supprimées. Ces mesures affectent nos producteurs et consommateurs au sein de l’Union européenne et dans le monde« , a déclaré de son côté le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht.

A noter que pour 2012, la Chine a fixé des quotas d’exportation de 30 000 tonnes de terres rares , soit le même niveau qu’en 2011.  Mais l’année dernière, les exportations de terres rares ont à peine atteint la moitié du chiffre annoncé.

« A compter du 20 mai, les alliages de terres rares seront inclus dans les quotas d’exportation de terres rares », indiquait par ailleurs en 2011 un communiqué du ministère chinois du Commerce.

Surfant sans aucune vergogne sur l’argument écologique – on croit rêver ! – le gouvernement chinois avait tenu à justifiée cette décision, déjà envisagée en décembre 2010, par « les graves destructions de l’environnement qu’entraînent l’extraction et la transformation des terres rares », lesquelles sont une « ressource non renouvelable » tenait-elle par ailleurs à rappeler.

En décembre 2010, Pékin avait décidé de réduire de 35% les quotas d’exportation de terres rares  pour le premier semestre 2011, par rapport à la même période de l’année 2010. Une décision qui avait provoqué de véhémentes protestations du Japon, des Etats-Unis et de l’Allemagne.

En février 2011, le gouvernement chinois avait publié une directive pour renforcer le contrôle de l’exploitation des terres rares, arguant là encore que son développement trop rapide provoquait un afflux massif de ressources nuisibles à l’environnement.

Rappelons qu’en octobre 2010, déjà, USA, Allemagne  et Japon avaient tiré la sonnette d’alarme, inquiets de l’impact d’une éventuelle restriction de l’offre sur leur économie nationale. La Chine est en effet accusée, notamment par le Japon, de restreindre l’accès à ces minerais indispensable à l’industrie électronique et la production automobile. Il est vrai que l’Empire du Milieu jouit d’une place de choix en la matière : si le pays possède le tiers des réserves mondiales, 97% des 17 minerais que constituent les « terres rares » vendus en 2009 étaient d’origine chinoise.

Sources : AFP, Radio Canada
A lire également : 

Le Blog Finance