Total : le géant BlackRock franchit le seuil de 5 % des droits de vote

Les fonds d’investissements profiteraient-ils du climat politique français et de la farce plus ou moins burlesque que nous servent les candidats à la Présidentielle pour avancer dans l’ombre au sein des grands groupes français ? Allez savoir …

En tout état de cause, c’est fort discrètement que BlackRock, qualifié par la presse de fonds d’investissement doté de la puissance d’un Etat  – a franchi en hausse le 21 mars dernier le seuil de 5% des droits de vote du géant pétrolier français Total. Une information relayée via un avis de l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Au 21 mars, le gestionnaire d’actifs américain détenait ainsi pour le compte de ses clients et de ses fonds 5,34% du capital et 5,03% des droits de vote de Total.

« Ce franchissement de seuil résulte d’une acquisition d’actions Total hors et sur le marché et d’une augmentation du nombre d’actions Total détenues à titre de collatéral », indique l’avis.

A noter que ce franchissement de seuil intervient alors qu’à la mi-mars le numéro un mondial de la gestion, actionnaire de la plupart des grandes entreprises aux États-Unis, pourtant loin être un ardent défenseur de la nature et de l’environnement a indiqué que les entreprises devaient prendre plus au sérieux les conséquences du réchauffement climatique. Lesquelles sont nettement influencées par la consommation énergétique des différents pays de la planète.

Avant de placer l’argent de ses clients dans une société, BlackRock affiche donc désormais sa volonté de mesurer l’impact qu’aura le changement climatique sur l’avenir et l’activité de cette dernière.

Le fonds d’investissement invite donc les entreprises à lui fournir plus d’informations, en suivant les préceptes du Conseil de stabilité financière. Lequel a publié un guide pour aider les entreprises à bien informer les investisseurs des risques dans plusieurs scénarios climatiques.

Rappelons enfin qu’en octobre 2016, après être parvenu à attirer 70 milliards de dollars supplémentaires de capitaux nets dans ses fonds, BlackRock a dépassé le seuil symbolique des 5.000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, devenant ainsi le leader incontesté de la gestion d’actifs dans le monde, loin devant le numéro 2, The Vanguard Group (3.500 milliards d’actifs sous gestion à fin juin 2016).

Le groupe est devenu progressivement l’un des principaux actionnaires du CAC 40. En octobre 2016, il était ainsi le premier actionnaire de Cap Gemini (dont il détient 9,21% du capital selon les données de Bloomberg), Vinci (7,78%), Air Liquide (5,57%), Nokia (5%), d’Essilor (6,34%) et de Valeo (5,24%).
Sa participation dans Unibail-Rodamco, spécialiste de l’immobilier d’entreprises et commercial atteignant même près de 10% à cette date. Il était alors également le deuxième actionnaire de Total, de Sanofi, d’Axa, de Danone, de Schneider, de la Société Générale, de Safran, de Michelin et de Legrand, via des participations comprises entre 4,90  % et 6,34  %.

Sources : AFP, AMF, Le Figaro, Les Echos, Bloomberg