Toyota investit massivement dans son usine de Kentucky, à la plus grande joie de Donald Trump

Si Donald Trump n’a pas réussi à faire plier les élus américains sur l’Obamacare, ses menaces de taxes douanières à l’encontre des constructeurs automobiles semblent avoir porté leurs fruits.

Dans le cadre d’un plan de développement de 10 milliards de dollars sur les cinq prochaines années aux Etats-Unis, Toyota vient ainsi d’annoncer un investissement de 1,33 milliard de dollars (1,26 milliard d’euros) dans son usine du Kentucky en vue d’y installer sa nouvelle plate-forme modulaire TNGA (Toyota New Global Architecture). Il s’agit de l’investissement le plus important jamais réalisé dans cette usine qui emploie 8.200 personnes, auxquelles s’ajoutent 700 autres récemment recrutées par Toyota pour le lancement de la nouvelle version de la Camry prévue pour 2018.  En intégrant les emplois indirects, le site génère au total 30 000 emplois. Avec une production annuelle de 500 000 véhicules, il s’agit en effet de la plus grande usine Toyota  au monde.

En début d’année, Donald Trump avait menacé le groupe japonais de ses foudres douanières si le constructeur persistait à vouloir construire une usine  au Mexique, en vue d’y fabriquer des voitures destinées au marché américain. La volonté par Toyota de construire un nouveau site d’assemblage au Mexique pour y fabriquer des modèles Corolla déplaît en effet  fortement au nouvel homme fort des Etats-Unis.

En avril 2015, Toyota a annoncé officiellement son intention de déménager la production de la nouvelle Corolla du Canada – et non pas des Etats-Unis – vers le Mexique, via un investissement de 1 milliard de dollars. Le nouveau site mexicain, capable de produire 200 000 Corolla par année, doit ouvrir ses portes en 2019, est d’ores et déjà en construction dans l’État de Guanajuato. La première pierre de l’usine, située à Apaseo el Grande a été posée en novembre 2016, dans le sillage de l’élection présidentielle américaine. La presse canadienne avait alors rapporté que deux mille emplois seraient créés sur le nouveau site lorsque la production aura atteint sa pleine capacité. Toyota avait parallèlement indiqué qu’il allait continuer à investir dans son usine de Cambridge, en Ontario (Canada). Le transfert annoncé fait partie d’un vaste plan mondial de transition des activités de production du groupe nippon. Toyota dispose également d’une usine dans l’État mexicain de Baja, où il y construit des pick-up  Tacoma.

Difficile donc dans un tel contexte pour Toyota d’annuler ce projet d’expansion au Mexique, face à la nouvelle politique du président américain. Anticipant d’éventuelles menaces de Trump, le PDG de Toyota, Akio Toyoda, avait déclaré en janvier dernier, lors d’une rencontre réunissant des professionnels du secteur à Tokyo, qu’il n’envisageait pas de réduire sa production au Mexique. « Nous étudierons nos options quand nous verrons quelle politique le nouveau président choisira », s’est-il contenté de répondre à une question sur le sujet.

« La décision de Toyota d’investir 1,3 milliard de dollars dans son usine du Kentucky est la preuve que les constructeurs sont maintenant convaincus que le climat économique s’est largement amélioré sous mon administration », a déclaré Donald Trump en réponse au communiqué publié par Toyota.

Sources : Toyota, Reuters, Les Echos

Elisabeth Studer – 12 avril 2017 – www.leblogfinance.com

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