Un tiers du parc nucléaire français menacé de fermeture d’ici 10 ans

Coup de tonnerre pour la filière nucléaire française. Le Canard Enchaîné révèle dans son édition du 13 novembre que 34 cuves, « la quasi totalité des vieux réacteurs nucléaires français de 900 MW » pourraient être déclarés bons pour la casse dans les mois à venir. Cela représente tout de même 35% de la production hexagonale d’électricité. L’hypothèse « fait partie des scénarios étudiés aujourd’hui par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). »

L’IRSN a d’ailleurs, dans un avis le 2 octobre, exprimé des doutes sur la capacité des cuves des réacteurs à tenir dix années supplémentaires. Et si les cuves des centrales ne tiennent pas, ces éléments sont non remplaçables, donc il faudra arrêter et démanteler les réacteurs concernés ajoute le Palmipède. Les experts affirment, selon le Canard, que « les éléments dont ils disposent sont « susceptibles de mettre en cause » les affirmations d’EDF « sur l’absence de risque de rupture brutale des cuves ». L’accident serait gravissime pour les retombées radioactives.

La piste EPR

Diverses solutions sont envisagées pour résoudre l’apparente fragilité des cuves. Parmi celles-ci, Le Canard Enchaîné explique qu’il pourrait être possible « d’augmenter d’une quinzaine de degrés la température de l’eau de refroidissement d’urgence, histoire de diminuer la violence du choc thermique (…) « Mais nous n’avons, pour le moment, aucune certitude que cette astuce sera suffisante pour toutes les installations », nuance un expert de l’IRSN. »

Reste que dans ce contexte, le programme de construction de six réacteurs EPR, présenté le 25 juillet au conseil d’administration d’EDF selon Le Monde, devient crucial. Le Canard Enchaîné a calculé que la facture « s’annonce atomique: entre 7,5 et 7,8 milliards d’euros par réacteur, environ 46 milliards d’euros sur une vingtaine d’années ». 

Challenges en temps réel : Entreprise