Virginia Rometty, la directrice générale d’IBM, quitte son poste

Virginia Rometty, un des visages les plus connus dans les milieux d’affaires américains, va abandonner ses fonctions de directrice générale d’IBM, qu’elle occupait depuis 8 ans, a annoncé jeudi l’entreprise.

Mme Rometty, 62 ans, va être remplacée à partir du 6 avril par Arvind Krishna, vice-président de l’activité de « cloud », qui a piloté l’acquisition de l’éditeur de logiciels Red Hat en 2018 afin de donner un souffle nouveau à IBM.

Elle va toutefois conserver son poste de présidente exécutive du conseil d’administration du groupe informatique jusqu’à la fin de l’année avant de quitter l’entreprise où elle aura passé 40 ans.

« Arvind est le patron adéquat pour la nouvelle ère d’IBM », a déclaré Mme Rometty au sujet de son successeur.

« C’est un expert des technologies, qui a joué un rôle crucial dans le développement de nos technologies clef comme l’intelligence artificielle, le cloud, l’informatique quantique et la blockchain. C’est également un dirigeant extraordinaire », a-t-elle ajouté.

A Wall Street, l’action d’IBM grimpait de près de 5% dans les échanges électroniques après la clôture.

Sous l’ère Rometty, IBM a fait des services d’informatique délocalisée et de l’intelligence artificielle une priorité. Sous la houlette de M. Krishna, 57 ans, IBM a ainsi acquis Red Hat pour quelques 34 milliards de dollars, l’une des plus grosses opérations de rachat de l’histoire dans le secteur technologique.

IBM a précisé dans son communiqué que le groupe a racheté 65 entreprises sous la direction de Mme Rometty et a redirigé plus de la moitié de son portefeuille d’activités.

Mais l’entreprise a connu des résultats décevants avec des ventes en berne et a lutté pour rester au contact de rivaux comme Amazon et Microsoft.

Depuis la prise de fonctions de Mme Rometty, le cours de l’action d’IBM a baissé de plus de 25% à Wall Street.

Mme Rometty a toutefois pu partir en beauté.

Le 21 janvier, le grand ancien de l’informatique, aux résultats en baisse durant cinq trimestres d’affilée, a annoncé avoir réussi à renverser la vapeur fin 2019 et il s’est montré convaincu de pouvoir croître cette année.

Pour l’ensemble de l’année 2020 l’entreprise pense aussi pouvoir faire mieux qu’attendu jusqu’à présent avec un bénéfice par action supérieur de 6 cents aux attentes à 13,35 dollars.

« Nous avons fini 2019 sur une note forte, revenant à une hausse du chiffre d’affaires sur le trimestre grâce à une meilleure performance du cloud », avait expliqué Mme Rometty.

Avec Mary Barra, la patronne de General Motors, Mme Rometty était l’une des rares femmes à la tête d’une multinationale américaine.

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