Volkswagen fait marche arrière en Russie, l’Ukraine en arrière-plan

Encore une fois la géopolitique impacte le domaine économique. Alors qu’Avtovaz, le constructeur automobile russe contrôlé par l’alliance Renault-Nissan, vient d’annoncer récemment qu’il souhaitait diminuer sa production de voitures Lada durant les trois mois qui suivent, c’est au tour de Volskwagen de lui emboîter le pas.

Pourtant en mars 2014, le groupe allemand affirmait encore qu’il ne comptait pas revenir sur ses positions, malgré les sanctions européennes prises à l’encontre de la Russie. Le président du directoire de Volkswagen, Martin Winterkorn, avait alors indiqué que la situation actuelle ne devrait pas selon lui inciter le constructeur à réduire sa présence sur le territoire russe.

Mais aujourd’hui le vent a tourné … et le groupe allemand n’hésite plus à rebrousser chemin. Une décision qui résulte des tensions entre pays occidentaux et Russie sur fond de dossier ukrainien, les arguments économiques et financiers permettant au passage pour le constructeur d’afficher une position politiquement correcte.

Selon l’hebdomadaire allemand Automobilwoche, Volkswagenva ainsi réduire la production de son usine russe de Kaluga. Raisons invoquées officiellement : la faiblesse du rouble et les difficultés économiques du pays. Le journal précise par ailleurs que le site produira 120.000 véhicules cette année au lieu des 150.000 prévus initialement. Mise en service en novembre 2007 et employant 5000 personnes, l’usine de Kalouga produit les Skoda Fabia, Volkswagen Tiguan et Polo Berline et s’apprête à lancer la production des Skoda Rapid, nouveau véhicule de la marque pour qui la Russie constitue le troisième débouché commercial. Le site assemble également les Volkswagen Touareg et VW Multivan.

Côte Volkswagen, un porte-parole n’a pas souhaité confirmer les chiffres indiqués par le journal. Il a toutefois précisé que la production de l’usine serait temporairement ralentie avec une période de 10 jours de chômage technique à partir de lundi.

Rappelons qu’en décembre dernier, VW avait annoncé qu’il allait investir 1,2 milliard d’euros en Russie en 2014-2018. L’information avait été communiquée à l’occasion du cap du 700 000 ème véhicule produit par le constructeur sur le territoire russe. Mais c’était sans compter sur le conflit entre Moscou et Kiev, la Crimée étant au centre des tensions.

En mars dernier, le groupe allemand affirmait ne pas vouloir remettre en cause son projet d’investissement de 840 millions d’euros entre 2013 à 2015 en vue de construire une nouvelle usine de fabrication de moteurs à Kalouga. En dehors du site de Kalouga, Volkswagen possède une autre usine en Russie, à Nijni Novgorod. Depuis la fin 2012, Volkswagen Group Rus produit également des voitures à l’usine GAZ de Nijni Novgorod.

En décembre dernier, Martin Winterkorn, avait affirmé que la Russie constituait « le marché stratégique de croissance numéro un en Europe pour Volkswagen ». Le constructeur avait par ailleurs indiqué à cette date vouloir demeurer « une locomotive de l’industrie automobile russe ». Rappelons que VW a d’ores et déjà investi 1,3 milliard d’euros en Russie de 2006 à 2013, ce qui en fait un investisseur significatif du marché automobile local. Le groupe entend augmenter ses ventes en Russie de 60% en 2014, l’objectif étant d’atteindre le chiffre de 500 000 véhicules contre 303 000 en 2013.

Sources : Automobilwoche, VW

Crédit Photo : VW

Elisabeth STUDERwww.leblogfinance.com – 08 septembre 2014


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