
Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a estimé lundi qu’il n’y avait « aucun risque de surchauffe » inflationniste en Europe, la remontée des taux longs ne devant pas selon lui toucher l’Europe.
« En Europe, l’inflation a un peu remonté mais elle reste très basse à 0,9% », a expliqué M. Villeroy de Galhau sur BFM Business.
« Il n’y a aucun risque de surchauffe ou de reprise durable de l’inflation en Europe. Au contraire, l’inflation est trop basse », a-t-il ajouté.
« Nous surveillons avec attention les taux longs, parce que c’est un élément important des conditions financières favorables que nous voulons maintenir pour l’économie », a relevé le gouverneur.
Les anticipations de hausse d’inflation et de reprise économique se traduisent par des hausses de taux d’intérêt sur le marché obligataire.
Le rendement des emprunts à dix ans des principaux pays développés, Etats-Unis en tête, ont fortement monté depuis plusieurs jours : le taux américain a atteint ce lundi jusqu’à 1,39% et évolue à ses plus hauts depuis un an, tandis que le taux allemand de même échéance (ou « Bund »), référence en zone euro, a grimpé jusqu’à -0,28%, un niveau inédit depuis juin dernier.
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a par la suite un peu calmé le jeu en assurant que l’institution de Francfort suivait « de près l’évolution des rendements des obligations nominales à long terme ».
« Les conditions financières restent très favorables –la France se finance à dix ans à -0,1%– mais nous veillerons à ce qu’elles restent favorables », a souligné François Villeroy de Galhau.
« Cette remontée des taux longs est beaucoup plus sensible aux Etats-Unis parce qu’il y a des craintes sur la remontée de l’inflation, et derrière ça des craintes de surchauffe liées au stimulus (le plan de relance, ndlr) de l’administration Biden », a-t-il remarqué.
« Il y a un débat américain (qui) ne touche pas l’Europe », a-t-il affirmé.