Hacking de Macron : le patron de la cyber-sécurité française dédouane la Russie

Alors que la presse française toute entière clamait jadis à qui voulait l’entendre …. – et même aux autres – que des hackers russes avaient été pris la mains dans le sac de piratage de l’équipe d‘Emmanuel Macron et de son parti En Marche, une déclaration officielle nous apprend au final qu’il n’en est rien. Certes, certains pourraient relever – non sans pertinence – que ce démenti intervient à quelques jours de la visite de Vladimir Poutine en France, premier visiteur international à fouler officiellement le sol français après la victoire de l’ancien Ministre de l’Economie.

Selon Guillaume Poupard, le directeur de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes (ANSSI), aucune trace du groupe de hackers russes accusés d’avoir fait perdre Hillary Clinton n’a été trouvée dans les « Macronleaks ».

S’exprimant dans le cadre d’un entretien accordé à l’Associated Press, le patron de l’agence de cyber-sécurité française a ainsi affirmé que les pirates du net accusés d’avoir hacké le Parti démocrate US pendant la présidentielle américaine n’étaient pas responsables de l’attaque informatique qui a visé la campagne d’Emmanuel Macron à la veille du second tour.

Guillaume Poupard déclare ainsi que l’enquête n’a trouvé aucune trace du groupe APT28 dans la diffusion de documents internes émanant de l’équipe de campagne d’En Marche ! dans la soirée du vendredi 5 mai, soit moins de deux jours avant le deuxième tour du scrutin. Selon lui, le hacking de la campagne de Macron, que certains avaient qualifié de « Macronleaks », était « si générique et si simple qu’il pourrait être l’œuvre de n’importe qui. On peut même imaginer qu’il peut avoir été commis par une personne seule, dans n’importe quel pays ».

Rappelons à cette occasion que les partisans d’Emmanuel Macron avaient dénoncé une tentative de déstabilisation de dernière minute. Le 13 février déjà, Richard Ferrand, alors secrétaire général d’En Marche! avait demandé aux « plus hautes autorités de l’Etat » de « garantir qu’il n’y aura pas d’ingérence d’une puissance étrangère dans notre vie démocratique ». S’il n’accusait certes pas directement la Russie de vouloir mettre des bâtons dans les roues d’Emmanuel Macron, le député du Finistère y avait fait plusieurs fois allusion sur le plateau des « 4 vérités » sur France 2.

« Aujourd’hui il faut regarder les faits: deux grands médias, Russia Today et Sputnik , qui appartiennent à l’Etat russe, font leur quotidien de la diffusion, de la propagation, de fausses nouvelles. Ensuite ces nouvelles sont reprises, sont citées et viennent peser sur notre vie démocratique », avait-t-il affirmé, faisant référence aux rumeurs colportées par le député LR Nicolas Dhuicq  dans les colonnes de l’un de ces deux médias. Lesquels ont été pointés du doigt par le nouveau Président lors de la visite de Vladimir Poutine à Versailles cette semaine.

Désormais, le démenti semble tellement interloquer les rédactions des plus grands journaux français … qu’elles en ont semble-t-il perdu leurs plumes …. Rares sont les journaux à relayer l’information … leur silence à ce sujet est inversement proportionnel à la vigueur de leurs récentes allégations pointant du doigt la Russie

La presse régionale française sauve l’honneur toutefois ! Enfin presque … certains fins chroniqueurs auront remarqué que seule une partie d’entre elle appartenant au groupe EBRA daigne relayer l’info … Il s’agit des journaux suivants : Le Dauphiné libéré, Le Progrès, Les Dernières Nouvelles d’Alsace, l’Est républicain et  L’Alsace.

Sources : Associated Press, Huffingtonpost

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Elisabeth Studer – 2 juin 2017 – www.leblogfinance.com

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