Alcatel, à nouveau en perte, est ouvert à des cessions

la suite de l’annonce d’une nouvelle perte trimestrielle, le directeur financier d’Alcatel-Lucent, Paul Tufano, a indiqué ce matin que le groupe étudie plusieurs options parmi lesquelles une restructuration de sa dette ou des cessions d’actifs en vue de renforcer son bilan. «Nos échéances de dette sont réparties de manière équilibrée sur les trois prochaines années donc dans l’immédiat, il n’y a pas un mur de dette qui nous attend», a ainsi déclaré Paul Tufano lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.
L’équipementier télécoms a indiqué dans un communiqué réfléchir à plusieurs pistes en vue de renforcer son bilan alors que le marché s’inquiète de sa consommation de trésorerie. Et Paul Tufano d’évoquer notamment une restructuration de sa dette ou une injection de liquidités, y compris par le biais de cessions d’actifs. «Il nous reste encore des actifs que nous pouvons vendre», a expliqué le directeur financier. «Ils pourraient rapporter de bons niveaux de liquidités» a-t-il précisé.
Au troisième trimestre, Alcatel-Lucent a creusé sa perte d’exploitation ajustée à 125 millions d’euros, qui fait suite à une perte de 31 millions au deuxième trimestre. Son chiffre d’affaires a reculé de 2,8% sur un an pour tomber à 3,6 milliards d’euros, tandis que son résultat net est ressorti dans le rouge de 146 millions d’euros. Le consensus tablait sur un chiffre d’affaires de 3,5 milliards d’euros et une perte nette de 104 millions.
En cause: une chute de 15% de son activité en Europe tandis que l’Amérique du Nord et l’Asie ont connu un ralentissement. «La croissance de nos revenus et notre marge brute ont été impactées par le niveau actuel des investissements chez les opérateurs et par le mix produit, en particulier dans l’activité mobile», a déclaré le directeur général Ben Verwaayen dans un communiqué.
Plus inquiétant: la société a brûlé à nouveau 360 millions d’euros de trésorerie après 511 millions lors des trois mois précédents, dans un secteur en difficulté. Le numéro un du secteur, Ericsson a subi une chute de 42% de son résultat brut opérationnel au troisième trimestre et annoncé de nouvelles réductions de coûts pour préserver ses activités du ralentissement économique. Le chinois ZTE a annoncé le mois dernier sa première perte trimestrielle depuis son entrée à la Bourse de Hong Kong en 2004.
Le titre a clôturé jeudi en hausse de 4,97% à 0,824 euros, donnant une capitalisation boursière de 1,9 milliard d’euros. Depuis le début de l’année, il affiche une baisse de 31,7%.