Algérie : production de pétrole au Sahara en partenariat avec les USA

L’Algérie semble avoir le vent en poupe actuellement dans le domaine énergétique. De quoi lui offrir un poids certain  dans d’éventuelles discussions que pourraient mener européens et américains sur l’épineux dossier du Mali et plus largement du Sahel.

Une position qu’ont bien compris les Etats-Unis et dont ils pourraient d’ores et déjà profiter alors qu’ils viennent de s’associer avec le géant pétrolier algérien Sonatrach en vue d’exploiter en commun un nouveau gisement prometteur.

Accord non négligeable si on rappelle que si certes l’Algérie est dotée d’importantes ressources énergétiques, sa production de pétrole semble s’amoindrir par rapport à sa production de gaz.

Précisons ainsi que selon l’AIE, le pays occupait en 2011 la 15ème place mondiale en terme de producteur de pétrole et la 2ème place en Afrique derrière le Nigéria. Membre de l’organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), l’Algérie produit actuellement 1,2 million b/j. Les hydrocarbures représentaient 37% de son PIB en 2012, 97 % de ses exportations et 70% de ses recettes fiscales, lui rapportant par ailleurs la quasi-totalité de ses devises.

Afin d’inciter les majors étrangères à investir de nouveau dans le pays – frappé récemment par un attentat sanglant à In Amenas – Alger a récemment décidé d’alléger la fiscalité dans le secteur. L’attaque terroriste pouvant nuire à terme à ses intérêts économiques, les groupes énergétiques internationaux pouvant estimée comme trop risquée une implantation locale accrue.

C’est dans un tel contexte que le ministre algérien de l’Énergie Youcef Yousfi a inauguré officiellement dimanche l’exploitation d’un important gisement de pétrole dans le Sahara. Ses réserves prouvées s’élèvent à 1,2 milliard de barils de pétrole et de condensat.

Le gisement d’El Merk, situé dans le bassin de Berkine, près d’Illizi (1.800 km au sud d’Alger) devrait produire à terme 146.000 barils par jour (b/j) de pétrole et 30.000 bj de GPL. Et ce dans le cadre d’un partenariat établi entre la société publique d’hydrocarbures Sonatrach et le groupe américain Anadarko, lesquels détiennent respectivement 51% et 49%.

C’est le 3 mai dernier, que Sonatrach et Anadarko ont entamé l’exportation du premier brut du gisement d’El Merk après le démarrage de la production mi-mars dernier. Si au démarrage, le site produisait 12 000 barils/jour, l’objectif est d’atteindre une extraction à plein régime de 127 000 bj fin 2013.

Selon la presse algérienne, ce projet qui représente un investissement d’environ 4,5 milliards de dollars, est le point central sur lequel se base la stratégie de développement de la Sonatrach pour augmenter ses capacités de production, tout en s’appuyant sur son partenaire.

Grâce au gisement d’El Merk, la production du bassin de Berkine, en exploitation depuis 1998, devrait atteindre plus de 300.000 barils par jour. Plaçant le site à la 2ème place en terme de capacité de production algérienne après celui de Hassi Messaoud, ce dernier abritant 70% des réserves d’hydrocarbures de l’Algérie.

Autre point notable : le projet El Merk comprend également une usine de traitement de brut, laquelle représente un investissement de 3,2 milliards de dollars. Opérationnelle depuis mai dernier, sa capacité est de 83.000 barils de pétrole par jour à l’heure actuelle, les investissements réalisés permettant une production supplémentaire de brut de près de 100.000 barils de pétrole par jour.

Parallèlement, le PDG de la Sonatrach Abdelhamid Zerguine a tenu à préciser que le groupe pétrolier consacrera un partie importante de son programme d’investissement d’un montant de 100 milliards de dollars, à l’intensification de l’exploration. Avec pour objectif premier de conforter les réserves de Sonatrach.
Le dirigeant se félicitant par ailleurs des découvertes importantes réalisées depuis peu, qui au delà de reconstituer ses réserves permettent également de les augmenter.

Le ministre de l’Energie algérien a en effet annoncé samedi la découverte d’un nouveau champ pétrolier d’environ 1,3 milliard de barils près d’Amguid Messaoud, dans le sud du pays. Selon lui, il s’agit de ‘une des plus importantes découvertes réalisées par Sonatrach ces vingt dernières années ».
Sonatrach devrait avoir recours à la fracturation hydraulique pour extraire jusqu’à 50 % des réserves, les techniques conventionnelles n’offrant la possibilité que d’extraire 10 à 15 % des ressources si l’on en croit le ministre. A noter toutefois que le recours à la fracturation hydraulique devrait induire une hausse d’environ 10 % des coûts pour le projet global. Le développement du champ est prévu dans trois ou quatre ans.

Sources : AFP, Ecofin, Le Monde,  Ambassade de France en Algérie – Service Economique régional

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com  – 27 octobre 2013

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