Allemagne : l’embellie actuelle pourrait être remise en cause par les nouvelles technologies selon l’IFO

La bonne santé de l’économie allemande, un mythe qui pourrait bientôt s’effondrer ? Selon le président de l’institut Ifo Clemens Fuest, nombreuses sont les entreprises allemandes sceptiques quant à la persistance des conditions actuelles permettant à l’Allemagne d’être à l’heure actuelle la première économie européenne. Les nouvelles technologies pourraient en effet changer la donne selon nombre de patrons d’outre Rhin.

A l’heure actuelle, l’économie allemande connaît certes une croissance soutenue, l’Ifo anticipant pour cette année une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,5% en termes réels.

Selon l’indice calculé par cet institut, le climat des affaires s’est amélioré de manière inattendue en Allemagne en février dernier. Si Clemens Fuest concède dans un entretien publié par le journal Südkurier que le niveau de 111,0 établi pour cette période est symptomatique du bon démarrage de l’année 2017, il tient néanmoins à ajouter que les entreprises voient des perturbations poindre à l’horizon.

Des propos prononcés à la veille de la publication de la valeur de l’indice pour le mois de mars, laquelle a atteint 112,3 points, le consensus s’attendant à une stagnation. L’indice retrouve ainsi son plus haut niveau depuis juillet 2011. Ce regain de confiance s’appuie essentiellement sur le renforcement de la conjoncture économique en Allemagne et en zone euro … laquelle pourrait bien ne pas être éternelle … même si les industriels allemands interrogés soulignent à l’heure actuelle le rebond de la demande pour leurs produits ainsi que la hausse des prix de vente.

« Beaucoup d’entreprises doutent de la pérennité de la bonne situation actuelle », a ainsi déclaré le président de l’Ifo. Les sociétés allemandes estiment en effet que de nouvelles technologies telles que les voitures électriques et la numérisation vont conduire à un « bouleversement structurel ».

Confirmant la tendance, une étude du cabinet de conseils EY publiée lundi révèle qu’après des années de hausse continue les constructeurs automobiles ont moins investi dans leurs sites en 2016, et ce, sous l’effet des mutations technologiques attendues dans cette industrie. Contexte qui prévaut pour les géants de l’automobile allemands tels que Volkswagen, BMW et leurs partenaires et équipementiers.

Pour rappel, l’Indice Ifo est compilé chaque mois à partir des réponses de 7.000 professionnels allemands des différents secteurs économiques concernés. Il représente leur vision à six mois et leur sentiment au moment de l’enquête. Une synthèse des deux indicateurs fournit l’indice principal de climat des affaires.

Sources : Reuters, IFO, Südkurier, EY

Elisabeth Studer – 27 mars 2017 – www.leblogfinance.com

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