Ayrault croit en l’avenir de l’automobile française en Chine

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En 1985, la gouvernement chinois avait pris la décision d’implanter à Wuhan, dans le centre de la Chine, quelques éléments du savoir-faire français. Dans les années qui suivirent, il y eu à l’Université de la ville un important enseignement français de mathématique. Mais à partir de 1992, c’est Citroën qui s’est installé à Wuhan, d’autant plus facilement que les plans de Pékin avait décidé que cette métropole deviendrait un centre de fabrication automobile. Le constructeur français s’est alors associé à Dongfeng une marque automobile créée du temps du Maoïsme. Le partenariat a été étendu à la marque Peugeot en 2002.

Cet historique suffit à expliquer que le périple de Jean-Marc Ayrault en Chine se devait de passer par Wuhan. Le Premier ministre français a commencé par visiter l’une des trois usines de DPCA, le sigle de « Dongfeng, Peugeot, Citroën automobiles ». L’entreprise qui emploie 15.000 salariés produira cette année 44 véhicules par heures ce qui permettra d’en sortir 90.000 dans l’année. L’ensemble des entreprises Dongfeng-Peugeot-Citroën en Chine réalisant une production totale de 550.000 voitures par an.

Des avantages d’un joint-venture avec une marque appartenant à l’Etat

Jean-Marc Ayrault a donc visité l’usine numéro 2 du groupe en s’attardant sur les modèles qui sont fabriqués dans les vastes ateliers où travaillent 2.200 salariés. Des Peugeot 508, Citroën C5 et Peugeot 3008 sont assemblées ici. La majorité des pièces sont fabriquées en Chine. Seuls des éléments du moteur protégés par la propriété intellectuelle sont importés de France.

En parcourant les chaines de montages, le Premier ministre français expliquait: « pour un grand groupe français, il est essentiel d’être engagé à l’échelle mondiale. PSA a connu des difficultés et est en train de remonter la pente! ». Et d’ajouter: « L’avenir se fait où sont les marchés ». En Chine, en tout cas, le situation du groupe reste favorable: il représente 3,7 % du marché automobile national. Et dans la province du Hubei, dont Wuhan est la capitale, c’est même 15%.

Etre une coentreprise avec un actionnaire français et un autre qui appartient à l’Etat chinois semble avoir des avantages. « Depuis près de dix ans, PSA et Dongfeng ont une vision commune de l’entreprise et vont dans la même direction » affirme Jean Mouro, Directeur général adjoint de DCPA. Il va même plus loin. Selon lui, « les Français dans l’entreprise amènent un esprit cartésien, leurs technologies et des savoir-faire ». Tandis que « les Chinois sont porteurs de l’organisation, de pragmatisme et de capacité à contourner les obstacles ».

Peugeot félicite Renault d’avoir le même partenaire en Chine

Aux yeux de Peugeot-Citroën, le marché chinois est manifestement primordial. PSA-Dongfeng va croître de 25% en volume cette année et son chiffre d’affaire est bien parti pour augmenter de 40% d’ici à 2020. Philippe Varin, le PDG de PSA qui quittera prochainement ses fonctions, était présent pour accueillir Jean-Marc Ayrault et confirmer l’excellence des perspectives envisagées: « dans la phase de restructuration où nous nous trouvons, nous étudions avec Dongfeng des projets industriels et commerciaux qui permettent un développement du groupe ».

Quant à l’arrivée annoncée de Renault en Chine, elle ne trouble pas le moral du numéro un français. La marque au losange aussi aura Dongfeng comme partenaire. Les dirigeants de PeugeotCitroën disent se féliciter de l’arrivée de ce conçurent français dont l’usine se situera à une dizaine de kilomètres de Wuhan. « Ils auront un bon partenaire: Donfeng » concluent les dirigeants de DPCA!

Durant sa visite de l’usine Jean-Marc Ayrault a pu mesurer l’optimisme du constructeur automobile français. Dans la suite de la journée il est allé à l’Université de Wuhan où il a été chaleureusement accueilli par les étudiants. Puis il a visité un hôpital où les infirmières -elles étaient une cinquantaine- ont tenues à être photographiées avec lui. Il a même parcouru quelques rues de la vieille ville où les habitants l’ont applaudi. A Wuhan, Jean-Marc Ayrault a pu envisager un dossier avec sérénité: l’avenir des relations de la France avec la Chine.

Richard Arzt


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