BAYER AG NA O.N. : Roundup-Monsanto lourdement condamné aux Etats-Unis

SAN FRANCISCO, 11 août (Reuters) – Un jury californien a considéré vendredi que le désherbant Roundup de Monsanto, était à l’origine du cancer qu’a développé un agent d’entretien et a condamné la filiale de l’allemand Bayer à lui verser 289 millions de dollars (253 millions d’euros).

Ce dossier est le premier d’une longue liste de plaintes visant Monsanto, récemment racheté par Bayer pour un montant de 62,5 milliards de dollars. Près de 5.000 procédures similaires sont actuellement à l’examen aux Etats-Unis.

Il a fallu trois jours aux jurés de la Cour supérieur de Californie pour annoncer leur décision. Ils reprochent notamment à Monsanto de ne pas avoir averti les utilisateurs du Roundup de ses risques sanitaires.

Dans un communiqué, Monsanto annonce qu’il fera appel de la décision du jury. « La décision d’aujourd’hui ne change rien au fait que plus de 800 études scientifiques et revues (..) soutiennent le fait que le glyphosate ne provoque pas de cancer et n’a pas provoqué le cancer de monsieur Johnson. »

Monsanto réfute de longue date que le glyphosate puisse provoquer des cancers et s’appuie sur plusieurs études qui affirment que son produit n’est pas dangereux pour la santé.

Les inquiétudes sur le glyphosate, l’un des composants essentiels de l’herbicide Roundup, ont donné lieu à l’ouverture d’innombrables enquêtes aux Etats-Unis et déclenché un débat d’experts en Europe après des conclusions contradictoires.

Malgré ces débats, les pays de l’Union européenne ont voté de justesse en novembre en faveur du renouvellement pour cinq ans de l’autorisation de cet herbicide jugé dangereux par les défenseurs de l’environnement mais que les agriculteurs veulent pouvoir continuer à utiliser.

La France a elle fait savoir que le produit serait interdit sur son sol d’ici trois ans et n’a pas exclu une dérogation pour les « 10% » de cas où il n’y aurait pas d’alternative pour les agriculteurs français ».

Le rejet fin mai à l’Assemblée nationale d’un amendement, soutenu par Nicolas Hulot, qui visait à inscrire dans la loi l’interdiction en 2021 de l’herbicide soupçonné d’avoir un effet cancérigène, a suscité les inquiétudes des écologistes qui y ont vu un recul de l’exécutif. Ce dernier a réaffirmé à plusieurs reprises depuis que l’objectif sous trois ans serait tenu.

Utilisée par les agriculteurs depuis plus de quarante ans, cette substance représente 25% du marché mondial des herbicides. (Tina Bellon, Nicolas Delame pour le service français)


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