BCE : Mario Draghi ferait-il le jeu des USA …. voire de Goldman Sachs ?

Alors que certains s’interrogent sur la politique actuelle menée par la Banque Centrale Européenne … cette dernière n’excluant pas de lancer une nouvelle opération de refinancement à plus long terme (LTRO) avec pour objectif – affiché – d’éviter que les taux du marché monétaire ne remontent à un niveau favorisant l’inflation, on est en droit de s’interroger … La pratique d’une telle politique en zone euro pouvant permettre au final de dessiner un arbre susceptible de cacher la forêt des difficultés financières US … Voire pourrait jouer en la faveur de la monnaie américaine via son impact sur la parité euro/dollar.

Précisons tout d’abord que Mario Draghi … est avant tout connu du grand public à l’heure actuelle en tant que Président de ladite BCE, il n’en demeure pas moins un « ancien » de la sulfureuse banque Goldman Sachs, laquelle exerce un pouvoir majeur sur la finance US voire mondiale compte-tenu de ses tentacules déployées de part le monde.

Autre élément de taille : les Etats-Unis se trouvent à l’heure actuelle de nouveau au pied du mur, ou plutôt de la falaise budgétaire, à quelques jours d’une échéance déterminante. Laquelle pourrait conduire le pays déjà en fort mauvaise posture économiquement et financièrement parlant à une nouvelle crise budgétaire.
Il y a quelques jours, Barack Obama a ainsi estimé que l’intransigeance de ses adversaires républicains risque une nouvelle fois de provoquer un catastrophique défaut de paiement.
Delà à ce que la politique menée actuellement par la BCE … serve au final les Etats-Unis, il n’y a peut-être qu’un pas …

En tout état de cause, précisons que le nouveau exercice budgétaire américain débute le 1er octobre prochain. Or, de nouveaux crédits devront être votés avant cette date.  Seconde échéance : mi-octobre, date à laquelle le Trésor américain aura atteint le « plafond » légal de la dette fédérale.

Dans les deux cas, la Chambre des représentants majoritairement républicaine et le Sénat à majorité démocrate devront trouver un consensus. Sous peine de conduire à la fermeture des services non essentiels de l’État fédéral … et un défaut de paiement.

La semaine dernière, le secrétaire au Trésor US Jacob Lew a rappelé pour sa part que le plafond d’endettement actuel, à 16 700 milliards de dollars, avait d’ores et déjà été atteint en mai dernier, et que des mesures extraordinaires seraient épuisées à la mi-octobre.

Quant à Mario Draghi … rappelons qu’il ne fut ni plus ni moins vice-président de Goldman Sachs pour l’Europe durant la période 2002-2005.

Mieux encore : devenu « associé », il est chargé des  « entreprises et pays souverains ». Une fonction qui le conduit tout droit à remplir une mission de toute première importance. A savoir : multiplier le nombre d’acquéreurs d’une pilule supposée miracle mais devenue à terme très difficile à avaler : le produit financier dénommé « swap » … lequel aura notamment pour « avantage » de permettre de dissimuler en partie de la dette souveraine. Une « solution «  de toute première importance quand il s’agit d’afficher des comptes grecs en bien meilleure santé que dans la « vraie vie ».

A noter par ailleurs que selon le New York Times, citant « des personnes au courant de la transaction« , un montage élaboré par Goldman Sachs aurait permis en 2001 d’aider le gouvernement grec à emprunter des milliards. Un « soutien » qui serait intervenu quelques temps après l’adhésion d’Athènes à l’Union monétaire européenne.

Sous la forme d’une transaction sur devises, et non d’un prêt, l’opération aurait pu ainsi être tenue éloignée des yeux du public. Une méthode qui en diminuant de facto le montant officiel des emprunts contractés par la Grèce aurait également trompé les régulateurs et les investisseurs sur la réalité de l’endettement du pays.

L’action de la banque américaine aurait donc permis à Athènes de respecter les règles édictées par Bruxelles en matière de déficit …. tout en continuant de vivre au-dessus de ses moyens.

Goldman Sachs n’ayant rien d’un philanthrope, la banque aurait rémunéré ses « services » à hauteur de quelque 300 millions de dollars. C’est en tout cas ce qu’affirmait alors le NYT citant « plusieurs banquiers au courant de la transaction« .
Moyennant le versement d’argent frais, le gouvernement grec aurait gentiment accepté de rétrocéder certains de ses revenus à venir, comme des taxes d’aéroports ou des recettes du loto.

Le journal précisait encore que début novembre 2009, une équipe de Goldman Sachs, dirigée par son président Gary Cohn, se serait rendue à Athènes en vue de lui proposer un autre montage financier, une sorte de méthode « miracle » pour s’affranchir à moyen terme du poids de la dette sociale. Le mécanisme n’ayant toutefois pas été retenu.

Certains affirmaient également alors que des banques US pourraient tirer les ficelles, histoire de plomber la zone euro. ….. et de pouvoir proposer à terme à la Grèce des emprunts à des taux prohibitifs.

Sources : ats, AFP, Reuters, Courrier International, NYTimes

Elisabeth Studer – 24 septembre 2013 – www.leblogfinance.com

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