Belvédère : les actionnaires approuvent le plan de restructuration

Ouf … ! A l’issue d’une assemblée générale extraordinaire (AGE) quasi interminable et pour le moins houleuse, les – nombreux – actionnaires du groupe de spiritueux Belvédère ont adopté le plan de restructuration proposé par la direction. Une décision qui intervient alors que la société est en redressement judiciaire  depuis mars 2012 et que la menace d’une liquidation judiciaire pèse comme une épée de Damoclès sur direction, salariés et actionnaires.
Au final, les résolutions présentées par la direction ont reçu entre 72% et 77% de votes favorables. Celles déposées par les opposants au plan, relatives notamment à la révocation du conseil d’administration, n’ont quant à elles pas abouti.
La direction aura pu trouver un accord avec les créanciers du groupe en vue de réduire à 13% la participation des actionnaires actuels, les créanciers obligataires de la dette à taux variable (FRN) – principalement des hedge funds – obtenant quant à eux 87%. Les détenteurs d’Obsar (obligations à bon de souscription d’action remboursable) détiendront les 8% restants.

Une option inévitable selon l’administrateur judiciaire Frédéric Abitbol, ce dernier affirmant qu’à défaut d’offres de rachat intéressantes pour certains de ses actifs,la société se voyait contrainte de convertir toute sa dette en actions Belvédère.

Cette opération de « sauvetage » intervient alors que la situation financière de Belvédère – propriétaire de la liqueur Marie Brizard, de la vodka Sobieski et du whisky William Peel – est telle que le groupe ne peut rembourser les intérêts de sa dette. Cette dernière, qui s’élève à 672 millions d’euros, résulte en grande partie de l’emprunt contracté en 2006 pour financer le rachat de Marie Brizard.

Mais tout est loin d’être rentré dans l’ordre pour autant, le plan devant être encore examiné et validé le 11 mars prochain par le Tribunal de commerce de Dijon avant toute éventuelle mise en œuvre.

Frédéric Abitbol a toutefois tenu à déclarer aux actionnaires qu’il avait bon espoir que la justice se prononce de manière favorable sur le dossier.
Le 12 février dernier, une première AGE avait tourné court, le départ mouvementé de l’actionnaire Nicolas Miguet et de ses accompagnateurs n’ayant pas permis d’atteindre le quorum.

Jeudi, les participants se sont enflammés lors qu’il leur a été annoncé que les droits de vote d’un ensemble regroupant 24,95% des droits de vote allaient être plafonnés à 2,5% pour non respect de la réglementation en matière de déclaration de franchissement de seuil.

Sources : AFP, Reuters

Elisabeth Studer – 28 février 2013 – www.leblogfinance.com


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