Bernanke maintient la politique de la FED

Ouf, se réjouiront certains : la planche à billet va pouvoir continuer à fonctionner …. Alors que les marchés du monde entier redoutaient ces dernières heures que Ben Bernanke, le patron de la Fed (Réserve fédérale Américaine), ne resserre sa politique monétaire, la banque centrale des Etats-Unis a annoncé mercredi qu’elle maintenait en l’état sa politique de soutien exceptionnel à la reprise économique du pays.

L’objectif d’un taux directeur compris dans une fourchette entre 0 et 0,25% et les injections de liquidités sur les marchés restent donc d’actualité.

Il y a quelques heures encore, bon nombre d’investisseurs redoutaient que Ben Bernanke n’annonce dans sa conférence de presse un calendrier de retrait progressif des mesures de soutien de la banque centrale américaine. Il est vrai que le patron de la Fed lui-même avait indiqué il y a un mois qu’une telle perspective ne saurait tarder.

La simple évocation d’un basculement de politique en fait frémir plus d’un  :  le 22 mai dernier, 3 000 milliards de dollars étaient partis en fumée sur les places financières, rien qu’à l’idée qu’un tel scénario puisse voir le jour.  Les propos de Bernanke laissant entendre qu’un « resserrement prématuré de la politique monétaire (…) comporterait le risque substantiel de ralentir ou d’arrêter la reprise et causerait un plus fort recul de l’inflation » avaient alors fortement fait reculer les indices boursiers.

Les investisseurs étant également refroidis par l’avertissement du patron de la Fed, lequel indiquait parallèlement que si des taux bas « étaient maintenus ainsi trop longtemps, cela pourrait saper la stabilité financière ». Ce dernier estimant en effet que le maintien d’une telle politique serait de nature à encourager les acteurs financiers à une prise de risque accrue, en vue d’accroître leurs rendements.

Arguments invoqués mercredi par la Fed pour maintenir son cap actuel : les membres de son Comité de politique monétaire (FOMC) ont constaté « une croissance modérée » de l’économie américaine. Estimant toutefois que « les risques de dégradation de l’économie et du marché de l’emploi avaient diminué depuis l’automne« .

Face au contexte actuel, la Fed se dite prête à « accélérer ou réduire » ses achats d’actifs. Tout en réaffirmant qu’elle ne relèvera pas ses taux d’intérêt avant que le taux de chômage soit revenu à 6,5% ou en dessous et à condition que l’inflation demeure inférieure à 2,5%.

L’espoir est de mise toutefois pour l’économie US : si la banque centrale prévoit une croissance à la baisse pour 2013, elle s’attend en revanche une croissance à la hausse pour 2014. Désormais, selon elle, le produit intérieur brut US (PIB) devrait progresser entre 2,3% et 2,6% au quatrième trimestre en valeur glissante annuelle. En mars dernier, la Fed misait encore sur une fourchette haute à 2,8%.  Mais en 2014, la croissance devrait se situer dans une fourchette comprise entre 3,0% et 3,5%, contre 2,9% à 3,4% estimés en mars dernier.

Autre élément positif : la Fed a nettement revu à la baisse sa prévision d’inflation pour cette année. Selon elle, l’inflation devrait elle se limiter à une fourchette située entre 0,8 et 1,2% (contre 1,3% à 1,7%).

Mais  désormais, c’est l’annonce de bons indicateurs qui effraient les investisseurs. Lesquels redoutent désormais  que le seuil au deçà duquel la Fed  inverse sa politique ne soit atteint.

Sources : AFP, Reuters, Le Point

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com  – 19 juin 2013


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