Bruxelles ouvre une enquête sur le financement de la restructuration d’Areva 

Les ennuis continuent pour Areva. La Commission européenne a en effet annoncé mardi l’ouverture d’une enquête approfondie en vue de déterminer si les quatre milliards d’euros de fonds publics prévus pour la restructuration du groupe nucléaire français étaient conformes aux règles européennes sur les aides d’Etat.

« Compte tenu de l’ampleur et de l’importance de la restructuration d’Areva, la Commission se doit d’examiner attentivement si son plan de restructuration est solide et si les aides d’Etat ne faussent pas indûment la concurrence dans le marché unique », a ainsi déclaré dans un communiqué la commissaire chargée de la concurrence. « Notre objectif est d’assurer un avenir durable pour Areva sans devoir plus recourir à de nouvelles aides d’État », a ajouté par ailleurs Margrethe Vestager, commissaire européenne à la Concurrence.

L’enquête approfondie est une première étape, qui donne l’opportunité aux parties prenantes de présenter leurs observations.

Rappelons qu’Areva a perdu deux milliards d’euros en 2015 en raison de lourdes charges liées à sa restructuration et à une nouvelle provision pour l’EPR finlandais. Le groupe, détenu directement et indirectement par l’Etat français à hauteur d’environ 87% doit désormais se recentrer sur le cycle du combustible nucléaire ((de l’extraction de l’uranium au traitement du combustible usé),une fois son activité réacteurs (Areva NP) cédée à EDF. Dans le cadre de sa restructuration, Areva a engagé la cession de plusieurs actifs, tout en lançant un plan d’économies, passant par plusieurs milliers de suppressions d’emplois.

En janvier 2016, le géant du nucléaire avait annoncé que le groupe allait lancer une augmentation de capital de 5 milliards d’euros. L’Etat français s’est engagé à y participer à hauteur de 4 milliards d’euros, selon la Commission. Le solde doit être apporté par des investisseurs tiers.

Laquelle souhaite notamment vérifier si les hypothèses du plan de restructuration sont suffisamment réalistes dans le long terme pour qu’Areva continue ses activités sans injections continues d’argent public.  Elle cherche également à s’assurer que le groupe lui-même contribue aux coûts de sa restructuration.

Cette enquête ne semble toutefois guère inquiétée le ministère français de l’Economie, lequel a estimé qu’il s’agissait d’une étape habituelle dans ce type de procédure, se disant par ailleurs « confiant » dans la solidité du dossier présenté aux autorités européennes de concurrence.

« Cette procédure s’inscrit dans un calendrier compatible avec l’objectif d’Areva et de l’Etat de réaliser l’augmentation de capital du groupe début 2017. Cet objectif reste inchangé », a -t-il déclaré à la presse.

Sources : AFP, Reuters

Elisabeth Studer – 19 juillet 2016 – www.leblogfinance.com

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