Emploi : baisse des contrats en CDI

Vous avez dit précarité ? Selon des données publiées mercredi par l’Acoss, la caisse nationale des Urssaf, les CDI ne semblent plus trop avoir la cote auprès des employeurs.

Les déclarations d’embauche en contrat à durée indéterminée ont en effet chuté de 6 % au premier trimestre 2013 par rapport au trimestre précédent.
En valeur glissante annuelle, la dégringolade est encore plus forte, puisque la baisse est tout de même de 12,7 %.

Au total, 5,3 millions d’embauches ont été déclarées auprès des Urssaf au cours du premier trimestre, dont 13,5 % en CDI, 18 % en CDD supérieurs à 1 mois et 68,5 % en CDD de moins de 1 mois.

Si on fait abstraction du travail en intérim, pour l’ensemble des contrats de plus d’un mois, la chute est de 3,3 % sur un trimestre (- 7,2 % en glissement annuel). Ce qui, observe l’Acoss, portent les recrutements « au niveau enregistré fin 2009″.

A noter que la baisse est encore plus significative dans les entreprises de 20 salariés ou plus (pour lesquelles une baisse de 4,7 % est observée sur le trimestre et de 9,4 % en valeur glissante annuelle).

les très petites entreprises semblent quant à elles être moins impactées par le phénomène, avec respectivement une chute de 1,4 % en valeur trimestrielle et de 4,2 % en valeur glissante annuelle.

Il s’agit désormais d’un repli qui affecte pour le 5e trimestre consécutif tous les grands secteurs d’activité, avec un taux de – 9,9 % dans l’industrie, – 7,5 % dans le BTP et – 7 % dans le tertiaire.

Pour lutter contre la précarité, l’économie française doit donner une préférence collective au CDI», avait déclaré pour sa part commenté le ministère du Travail après la signature le 11 janvier dernier par les partenaires sociaux de l’accord sur la sécurisation de l’emploi.

Présenté en Conseil des ministres le 6 mars avant sa discussion devant l’Assemblée nationale la semaine dernière en avril, le texte maintient entre autres dispositions les deux statuts de CDD et CDI. Tout en alourdissant le coût des CDD les plus courts et introduisant plus de flexibilité dans les CDI via notamment des cotisations réduites pour l’embauche de jeunes salariés.

A noter que la présidente de la commission des Affaires sociales Annie David a annoncé mardi que le vote définitif au Sénat du projet de loi a été reporté au 14 mai, en raison d’une fronde des sénateurs UMP, UDI, Front de gauche et écologistes.
Une décision prise par la conférence des présidents du Sénat, ces sénateurs montrant ainsi leur mécontentement à la suite de l’utilisation par le gouvernement de la procédure du « vote bloqué » le week-end dernier, en vue d’accélérer l’examen du texte par le Sénat.

Sources : Acoss, AFP, Reuters, Slate.fr