GNL de Yamal : les majors pétrolières font fi des sanctions prises contre Moscou

Si les sanctions occidentales prises contre Moscou en vertu de sa position face à l’Ukraine complexifient le financement du mégaprojet en chantier sur la péninsule de Yamal, les majors pétrolières ne semblent pas rebutées pour autant, ne souhaitant pas se priver de l’accès à de telles ressources.

Alors que mardi dernier, un contrat a été annoncé entre le français Engie (ex-GDF Suez) et le producteur russe de gaz Novatek, ce dernier vient d’indiquer qu’il finalisait actuellement le portefeuille de contrats pour les livraisons de GNL de Yamal. C’est dans ce cadre là qu’il a annoncé jeudi un contrat avec l’anglo-néerlandais Shell pour lui vendre du gaz naturel liquéfié (GNL) produit dans cette zone. L’accord porte sur 900.000 tonnes de GNL pendant plus de vingt ans, a tenu à préciser Novatek dans un communiqué, sans toutefois donner de plus amples précisions sur les prix.

En vue de contourner les sanctions américaines contre la Russie, le géant français Total tente actuellement quant à lui de trouver une voie détournée pour financer son projet gazier Yamal. La solution ? Financer le projet en monnaie chinoise.

Rappelons que les mesures prises par les Etats-Unis empêchent les projets russes de bénéficier de prêts en dollars. Or, si le projet de Total n’est pas frappé directement par les sanctions, tel est le cas de l’un des partenaires du groupe français au sein de la joint-venture établie autour du GNL de Yamal , à savoir, la société énergétique russe OAO Novatek, dans lequel Total détient une participation minoritaire. Un autre grand actionnaire de Novatek est Gennady Timchenko, qui a été spécifiquement ciblé par les sanctions américaines.

Les sanctions limitent également le transfert à des entreprises russes de la technologie liées à certaines techniques de forage non conventionnelles, y compris schiste bitumineux méthodes de récupération et certains projets pétroliers en Arctique et offshore. Mais Yamal, un projet de gaz naturel, n’est pas spécifiquement affecté.

Au final, les 27milliards de dollars dont a besoin le projet russe Yamal pour être finalisé, pourraient bien être convertis en yuan, voire en euros.

En vue d’obtenir l’équivalent de 10 à 15 milliards de dollars, soit la moitié des fonds nécessaires pour réaliser les travaux de forage, Total souhaite faire appel aux banques et fonds d’investissements chinois. La Chine est quant à elle grandement partie prenante puisqu’une très grande partie des 16 millions de tonnes de gaz qui devraient être produites annuellement seront destinées à l’Empire du Milieu, déjà actionnaire à 20 % du projet via China National Petroleum.

Il est vrai que le jeu en vaut la chandelle : le projet concerne les plus grandes réserves de gaz de la planète. Mais compte-tenu des conditions climatiques nécessitera de liquéfier le gaz avant de le transporter à bord de méthaniers brise-glace. Les premières livraisons de GNL sont envisagées en 2018.

Sources : WSJ, RFI, AFP


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