Grèce : pause technique de la troïka, avant une nouvelle crise politique due à Aube dorée ?

A quoi faut-il s’attendre ? Nouveau coup de Trafalgar à prévoir autour de la Grèce ? Sorte de « manipulation » des marchés ? Réaction attentiste du Fonds monétaire international et de l’Union européenne face au mur budgétaire qui pourrait frapper prochainement les Etats-Unis et bouleverser les places boursières ? Ou signes annonciateurs d’une nouvelle crise politique en Grèce ?
En tout état de cause, le FMI, l’Union européenne et la Banque centrale européenne – la troïka des créanciers d’Athènes – a annoncé dimanche une « pause » dans ses discussions au sujet du déblocage d’une nouvelle tranche d’aide pour ce pays au bord du gouffre. Ajoutant que ces dernières devraient « reprendre dans les prochaines semaines ».
Arguments invoqués : des questions « techniques », la troïka assurant parallèlement que les discussions avec les autorités grecques ont connu de « bons progrès ».
Des propos qui interviennent alors que les experts du FMI et de l’UE sont actuellement à Athènes en vue d’effectuer un nouvel audit des comptes de l’Etat grec. Examen qui permettra de déterminer si une nouvelle tranche d’aide pourrait être accordée.

A noter également que cette décision intervient alors que le parti néonazi grec Aube dorée laisse planer la menace d’une démission de ses 18 députés, ouvrant la voie le cas échéant à des élections partielles anticipées … et à une grave crise politique.

Sorte de chantage menée par le parti alors qu’il doit faire face à d’importants démêlés avec la justice grecque, une enquête judiciaire ayant été confiée à la Cour suprême après le meurtre du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas, le 18 septembre par un néonazi ayant des liens avec Aube dorée.

« Nous allons épuiser tous les moyens pour défendre notre honneur politique, dans le cadre des droits constitutionnels », a ainsi déclaré aux médias le leader du parti Nikos Michaloliakos jeudi soir en sortant du parlement.
Ajoutant : « Toute éventualité est possible. Si le pays entre dans un cercle d’instabilité, la responsabilité en incombera à ceux qui accusent Aube dorée, non pas à nous ».
Une  menace politique qui pourrait avoir de graves conséquences financières, la remise en cause coalition gouvernementale tombant au plus mauvais moment, en pleine négociation avec les créanciers internationaux. Nikos Michaloliakos usant ainsi d’une arme redoutable.

A noter que les propos du leader politique interviennent alors que ces derniers jours, des rumeurs de presse ont fait état de l’éventuelle démission des députés d’Aube dorée.

Sources : Afp, Reuters

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com  – 29 septembre 2013


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