Grèce : Tsipras demande le retrait du plan de réformes de l’UE et FMI, le qualifiant d’absurde

C’est non ! Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a rejeté vendredi le plan de réformes soumis cette semaine à la Grèce par ses créanciers – l’Union européenne et le FMI – le qualifiant même au passage d’  »absurde ». Alexis Tsipras s’exprimait lors d’une session extraordinaire du parlement visant à informer les élus de l’état des négociations en cours.

Il a par ailleurs a avoué « sa surprise » devant la proposition soumise mercredi aux dirigeants grecs par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker au cours d’une réunion à Bruxelles. « Je n’aurais jamais pensé qu’ils nous présenteraient un texte ne reprenant aucun point des négociations de ces quatre derniers mois » a -t-il ajouté ….
Alexis Tsipras estime au final que cette proposition doit être retirée. Déclarant tout de go : « aucun député grec ne peut voter en faveur de ces mesures ».

Alexis Tsipras voit dans cette proposition « un mauvais moment pour l’Europe ». Il dénonce par ailleurs le manque « d’éthique » de la stratégie mise en œuvre par les responsables européens en vue pousser la Grèce à un compromis, lequel s’éloigne fortement d’un « accord d’intérêt mutuel », mais traduit  au contraire « une volonté d’humilier et de faire plier un peuple ».

Le Premier ministre grec estime pour sa part que face à une telle pression des créanciers, la position du gouvernement grec est conforme au souhait du peuple grec, lequel – toujours selon lui – l’exhorte à ne pas abandonner ses demandes – qualifiées de « raisonnables » – et l’invitant à ne pas céder « aux requêtes déraisonnables ».

Alexis Tsipras a toutefois souligné que, malgré ces divergences, la conclusion d’un accord était « plus proche que jamais », défendant ainsi la proposition grecque, laquelle repose sur des contraintes budgétaires moins fortes. Selon lui il s’agit de la seule proposition « réaliste ».

Cet accord doit « inclure » une clause sur « la viabilité de la dette » grecque, a par ailleurs insisté le Premier ministre grec. Pour lui, la priorité est de « donner une solution définitive face à l’incertitude » et « à la crise » en Grèce et en Europe. Vaste sujet sur lequel les créanciers de la Grèce eux-mêmes ne parviennent pas à se mettre d’accord …

Le Premier ministre a par ailleurs exhorté les parlementaires de tous les partis à soutenir « l’effort national » du pays, en vue de conclure un accord avec les créanciers tout en les appelant à se positionner clairement sur un éventuel rejet de la proposition d’accord présentée par l’UE et le FMI. « C’est l’heure de prendre ses responsabilités », a ainsi martelé Alexis Tsipras.

Selon lui, la Grèce se situe à « un moment crucial », « dans la dernière ligne droite » des négociations entre Athènes et ses créanciers. Des propos qui font référence à la décision inattendue prise jeudi par le gouvernement grec de reporter le remboursement des sommes dues en juin au Fonds monétaire international (FMI).

Sources : AFP, Reuters, Associated Press

Elisabeth Studer – 05 juin 2015 – www.leblogfinance.com

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