iPhone 4s, 5C, 5S… La guerre des prix selon Apple

Plus que quelques jours avant que les iPhone 5C et 5S ne débarquent sur le marché français. Les nouveaux appareils d’Apple seront disponibles dès le vendredi 20 septembre chez les opérateurs. Il faudra compter 599 euros pour s’offrir le premier modèle, et 699 euros pour le haut de gamme. Au minimum… Des tarifs bien sûrs hors forfait qui s’inscrivent au sommet de ce que pratique actuellement la concurrence.

Les amoureux de la marque à la pomme et de ses produits, qui ne peuvent s’offrir les derniers nés, devront se rabattre, sur « l’entrée de gamme », d’Apple, l’iPhone 4S. Avec l’annonce de ses deux nouveaux smartphones, le groupe de Cupertino a chassé des linéaires l’iPhone 5 sorti en septembre 2012 pour le remplacer par le 5C. Avec le 5S en tête de gondole, il ne reste plus que l’iPhone 4S. « C’est le low cost d’Apple », explique Adrien Burreau, expert en nouvelles technologies au sein du cabinet Kurt Salmon. Mais c’est là que le bât blesse.

Une entrée de gamme hors de prix

L’iPhone 4S sera gratuit aux Etats-Unis pour toute souscription à un forfait de 2 ans. En France, il est proposé à 399 euros hors forfait. Chez Free Mobile il est disponible en précommande à partir de 385 euros. Il est sinon actuellement affiché à partir de 99 euros chez Bouygues Telecom, sous condition d’un versement de 8 euros par mois pendant 24 mois…. Orange le propose à partir de 119,90 euros avec un engagement de 24 mois. Quant à SFR, il casse les prix avec une offre à partir d’un euro avec engagement ou 399 euros avec cartes prépayées.

L’exception n’a pas de prix. Même pour l’entrée de gamme. Car « Apple ne souhaite pas se comparer à un Samsung ou un HTC », décrypte Adrien Burreau.

Quel que soit la configuration proposée, se pose la question de l’intérêt de choisir pareil smartphone. Sorti en 2011, l’iPhone 4S, était incontestablement une bête de course… en son temps. Deux ans plus tard, l’appareil paraît bien dépassé par les concurrents. Pour ne pas dire à la traîne. Bien sûr il sera mis à jour avec iOS 7, le nouveau système d’exploitation d’Apple qui est censé révolutionner les usages. Il faudra toutefois voir dans la pratique. Pas sûr que la configuration technique du smartphone soit optimale pour faire tourner le nouvel OS…

Car en spécificités techniques pures, le 4S a pris un sérieux coup de vieux. Puce A5, 512 Mo de RAM, 8Go de stockage, écran Retina de 3,5 pouces d’une résolution de 960×640, appareil photo de 8 millions de pixels. Pas de 4G LTE.

Chez les concurrents, l’offre est plutôt avantageuse si l’on se fixe sur une même gamme de prix. L’utilisateur pourra ainsi opter par exemple pour un Xperia SP de Sony aux specs nettement plus avantageuses: écran HD de 4,6 pouces, processeur de 1,7 GHz double cœur, compatible 4G LTE, résolution de 1280×720 pixels, disponible hors forfait à 319 euros. Et que dire de ce Google Nexus 4 bradé depuis la rentrée et disponible à 199 euros hors forfait ou à 1 euro avec forfait chez SFR…

L’iPhone 5C, produit d’appel en 4G

On pourrait multiplier les exemples chez tous les constructeurs. Surtout au moment où la 4G débarque en grande pompe en France et où les constructeurs proposent désormais des milieux de gamme compatible à l’ultra haut débit. L’iPhone 5C fait sans aucun doute office de produit d’appel pour les opérateurs en 4G chez le géant californien. Jusqu’à présent seul Bouygues Telecom pouvait proposer un iPhone en 4G grâce à l’utilisation des fréquences de 1.800 MHz. « C’est un produit qui reste cher. Mais la différence de 100 euros entre le 5C et le 5S permettra à Apple de s’adresser à de nouveaux marchés ».

Face à ce constat, se pose une nouvelle fois la question de la stratégie d’Apple. C’est ce que l’on pourrait appeler la stratégie iPad 2, le modèle de tablette qui a survécu après que le groupe a retiré du marché le premier Retina, au printemps dernier, pour viser les marchés émergents. Apple a une nouvelle fois pris de court tous les analystes en supprimant le dernier de la liste de ses téléphones et en ne gardant que le 4S. Difficile en même temps de proposer le 5 et le 5C sous peine de les voir se marcher sur les pieds.

Pour Adrien Burreau, il faut certes s’attendre à ce que le 5C cannibalise les ventes du 5S. « Mais au final, il y aura plus de ventes en lançant deux modèles qu’un seul ». « C’est une grosse machine. Ils veulent faire le plus de ventes possibles » pour reconquérir des parts de marché. Avec le 4S, le 5C et le 5S, Apple compte bien élargir sa clientèle et s’adresser aux marchés émergents. Mais attention, pas à n’importe qui. A leurs classes aisées uniquement.