Kurdistan : la Turquie dément s’approvisionner en pétrole auprès de l’EI

Intox ou réalité ? Volonté de réagir contre certains qui auraient intérêt à ternir l’image de la Turquie ? Allez savoir ….

Alors que nous indiquions récemment, tout d’abord que du pétrole du Kurdistan est exporté depuis janvier vers la Turquie, puis que Jana Hybaskova, ambassadrice de l’Union européenne en Irak vient d’affirmer lors du Comité des Affaires étrangères du Parlement européen que certains pays européens avaient acheté du pétrole à l’Etat islamique, lequel transiterait notamment via la Turquie, le ministre turc de l’Energie et des ressources naturelles, Taner Yildiz, a démenti les informations faisant état d’achat de pétrole auprès des jihadistes.

« La Turquie est un Etat de droit et achète son pétrole de 13 pays différents dont la Russie, l’Iran, l’Irak, l’Arabie Saoudite », a-t-il ainsi martelé, affirmant qu’Ankara ne sera jamais un pays importateur de pétrole provenant de l’EI.

Ces rumeurs de corrélation entre l’EI et la Turquie ne sont que de « vaines tentatives pour ternir la réputation de la Turquie », a-t-il par ailleurs déploré, soulignant qu’il était « hors question’’ de coopérer ou d’acheter du pétrole de l’EI.

Jeudi dernier, le ministre turc des Douanes et du Commerce Nurettin Canikli a également rejeté ces allégations assurant qu’il n’est « absolument pas question que la Turquie achète ou revende, directement ou indirectement, le pétrole de l’organisation de l’EI ».

La Turquie est accusée par une partie de la presse occidentale, de participer au trafic illégal du pétrole avec les jihadistes de l’Etat islamique, lesquels contrôleraient onze champs pétroliers dans le nord de l’Irak et dans la province syrienne de Raqqa. Selon les media occidentaux, cette contrebande de pétrole permettrait aux jihadistes d’engranger entre deux et trois millions de dollars par jour. Le brut serait écoulé à travers des réseaux établis notamment en Turquie et dans la région du Kurdistan irakien.

En août dernier, le site Atlantico indiquait pour sa part que le pétrole et les produits dérivés sous contrôle de l’Etat islamique étaient revendus à prix réduit sur le marché noir local, en Irak et en Syrie (à un prix variant entre 25 et 50 dollars le baril contre un prix sur le marché de plus de 100 dollars).

Le site indiquait alors que ces produits étaient également utilisés par l’EI pour ses propres besoins, tout en ajoutant que l’EI contrôle également les routes de contrebande et de transit du pétrole vers la Jordanie, la Turquie et l’Iran (via le Kurdistan).
« En raison de la complexité et souvent de l’opacité des réseaux de distribution, ces pays pourraient en effet devenir les clients involontaires et indirects de l’Etat islamique, s’ils ne le sont pas déjà » affirmait par ailleurs le journaliste d’Atlantico. Lequel ajoutait «à terme, on ne peut pas exclure que du carburant vendu par des intermédiaires de l’Etat islamique ne soit commercialisé aux Etats-Unis et même en Europe ».

Le site French.irib indiquait pour sa part que des rapports avaient déjà accusé la Turquie d’acheter et de transporter le pétrole vendu par « l’Etat islamique » et par le Front al-Nosra. Selon les rapports, les services de renseignement occidentaux seraient capables de suivre les livraisons de pétrole des terroristes de l’EI se déplaçant à travers l’Irak et la Turquie. L’organisation terroriste contrôlerait quant à elle onze champs pétroliers dans le nord de l’Irak et dans la province syrienne de Raqqa (ville du centre du pays).

Sources : Anadolu, MAP

Elisabeth Studer – 23 septembre 2014 – www.leblogfinance.com

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