La filmographie de Brad Pitt en 18 dates

Fury

Brad Pitt fera son grand retour sur grand écran le mercredi 24 octobre avec « Fury » de David Ayer. Avant de courir le voir aux côtés de Logan Lerman, Shia Labeouf et d’un tank Sherman, voici un retour en photos sur sa carrière à travers ses rôles les plus éclectiques.

Thelma et Louise

Brad Pitt grandit dans le Missouri. Après des études secondaires, qu’il interrompt deux semaines avant la remise des diplômes, le jeune homme part pour Los Angeles afin de devenir comédien. Après des cours d’art dramatique, et des jobs sans lendemain, il décroche peu à peu des petits rôles puis des personnages plus conséquents pour la télévision. Il obtient le rôle de J.D auprès de Ridley Scott, passant devant George Clooney aux auditions. Il y séduira Thelma, alias Geena Davis, pour « Thelma & Louise » (Susan Sarandon) en 1991. Ce road movie féminin, budgété à 16,5 millions de dollars, rapporte 45 millions de dollars de recettes sur le sol américain. Le film totalise 954.000 fauteuils en France durant le mois de mai. Remarqué pour ce second rôle, la carrière du beau gosse est lancée.

Et au milieu coule une rivière

Pour « Et au milieu coule une rivière », Robert Redford choisit Brad Pitt qui incarne l’un des deux frères baignant dans la religion presbytérienne et la pêche à la mouche au fin fond du Montana. L’un (Craig Sheffer) est studieux et mène une vie rangée, l’autre (Pitt) est son opposé. 3ème réalisation pour Redford, ici également producteur, le film est une réussite qui confirme les talents de Pitt dans un premier rôle. Un oscar pour la meilleure photographie attribué au français Philippe Rousselot, et 1,242 million de français récompensent cette chronique familiale aux connotations écologiques en janvier 1993.

Entretien avec un vampire

Après un tour dans le polar avec »Kalifornia », ou il incarne un sérial killer, et « True Romance » pour Tony Scott et un scénario signé Quentin Tarantino, Pitt partage l’affiche avec Tom Cruise dans « Entretien avec un vampire ». Pour sa première grosse production (60 millions de dollars), le comédien interprète avec brio Louis, ce vampire trop humain traversant le temps, ami puis ennemi du terrible Lestat. Un film qui fait date dans la mythologie vampirique, balayant d’un geste les clichés du genre. Grâce à un scénario exemplaire d’Anne Rice qui adapte son propre roman et l’abreuve de nouvelles scènes (Louis, vampire en fonction, pleurant en voyant l’aube sur un écran de cinéma), sans oublier une remarquable lumière (encore signée Philippe Rousselot), et une mise en scène exemplaire de Neil Jordan, le duo Cruise-Pitt (soutenu par Christian Slater, une jeune Kirsten Durst et Antonio Banderas) triomphe à sa sortie. Avec 223,6 millions de dollars de recettes mondiales, nos vampires mordent 1,636 million de français en décembre 1994.

Légendes d’Automne

« Légendes d’Automne » est un projet qui va prendre 17 ans au réalisateur Edward Zwick pour le porter à l’écran. Mélo haut en couleurs, on y verra l’histoire de 3 frères et de leur père vivant dans l’Ouest sauvage. La fratrie n’a pas toujours du bon, surtout quand deux d’entre eux aiment la même femme. Mélangez ça avec une nature dominante, l’arrivée de la première guerre mondiale et ses conséquences, un père victime d’une attaque cérébrale qui l’a partiellement paralysé, et vous obtenez un des fleurons du genre. Avec un budget à hauteur de 30 millions de dollars, les 160,6 millions de dollars de recettes engendrés sur le monde (dont 66,6 millions de dollars sur le sol américain) font de ce drame familial un énorme succès. Les interprètes du film, Pitt mais aussi Anthony Hopkins (son futur partenaire de « Rencontre avec Joe Black »), Aidan Quinn, Julia Ormond et Henry Thomas, sont applaudis par 1,469 million de français en avril 1995.

Seven

« Seven » nous entraîne dans l’enquête que mènent deux policiers sur les meurtres d’un sérial killer, tuant ses victimes en référence aux 7 péchés capitaux. Pitt est très à l’aise dans ce polar violent et sombre, signé par David Fincher. Soutenu par d’excellents comédiens (Morgan Freeman, Brad Pitt, Kevin Spacey, Gwyneth Paltrow en tête), le film marque la première rencontre Pitt-Fincher, qui se poursuivra par la suite avec deux autres œuvres cultes, « Fight Club » et « L’Etrange histoire de Benjamin Button ». « Seven » scelle aussi leur amitié puisque la star soutient le cinéaste quand, en préparation, le studio envisage de changer la fin macabre du scénario. Ils obtiendront gain de cause. Triomphe public et critique important, le film (au budget de 33 Millions de dollars) rapporte 100,125 millions de dollars aux Etats-Unis, et 227,186 millions de dollars sur le reste de la planète. Avec 4,954 millions d’entrées en janvier 1996, « Seven » reste le plus grand succès français de Brad Pitt.

L'Armée des 12 singes

Pitt s’aventure pour la première fois dans la science-fiction avec « L’Armée des 12 singes ». Nous plongeons en 2035, ou un virus a pratiquement décimé la population mondiale. Un détenu est envoyé dans le temps pour découvrir et enrayer les causes de cette catastrophe. Dirigé par Terry Gilliam, cette vision cauchemardesque du futur et du présent est marqué par le talent du cinéaste. Inspiré du court-métrage « La jetée » de Chris Marker, on y retrouve Bruce Willis et Madeleine Stowe face à un Brad Pitt à contre-emploi. Fils déjanté du scientifique, peut-être lié au désastre à venir, le comédien incarne avec ferveur un fêlé du bocal, démentiel à souhait. Un rôle de composition loin des habitudes de l’acteur, ici presque en second rôle. Tourné pour un budget de 29 millions de dollars, cette « Armée des 12 singes » va enthousiasmer les Etats-Unis (57,14 millions de dollars de recettes) et le reste de la planète (111,7 millions de dollars), dont 2,287 millions de français en février 1996. Encore un film culte dans la filmographie du comédien, qui devrait bientôt voir le jour sous forme de série TV pour la chaîne Syfy.

Ennemis rapprochés

Pour « Ennemis rapprochés », Pitt endosse à nouveau un personnage trouble. Il y incarne un militant de l’IRA parti aux USA pour récupérer des missiles. Changeant d’identité, il trouve refuge dans la famille d’un policier d’origine irlandaise, avec lequel il se lie d’amitié. Mais les deux hommes vont devoir s’affronter. Un peu oublié dans la filmographie du comédien, le face à face Pitt-Harrison Ford vaut le détour. Outre sa tension dramatique, la réalisation du regretté Alan J.Pakula (roi du thriller parano-politique avec « Les Hommes du président », et « A cause d’un assassinat »), dont c’est le dernier film, impose un climat souvent passionnant (scène de la Confirmation) tout en abordant avec clarté et élégance de style le thème du terrorisme. Apparemment, le public n’aime pas la volonté de la star d’aborder des rôles d’anti-héros, et Ennemis rapprochés est le premier d’une liste à venir de semi-échecs (« Rencontre avec Joe Black », « Fight Club », « Snatch », « Le Mexicain », etc…). Pour un budget de 90 millions de dollars, le film rapporte 140,8 millions de dollars de recettes mondiales. En France, il cumule quand même 1,288 million de spectateurs en mars 1997.

7 ans au Tibet

Avec « 7 ans au Tibet », Pitt prend les traits de l’alpiniste autrichien Heinrich Harrer, qui veut conquérir en 1939, le Nanga Parbat, pic inviolé de l’Himalaya. Il accepte alors de l’argent nazi pour financer son expédition, et y planter le drapeau à croix gammée. Prisonnier des britanniques, il s’évade pour commencer un long voyage l’amenant à rencontrer le jeune Dalaï-Lama. Signé Jean-Jacques Annaud, le film a bien mal vieilli. Brad Pitt et sa blondeur pas naturelle du tout, ne semble jamais en défaut, coiffure impeccable dans toutes les situations, et n’attire pas forcément notre sympathie, nazi ou pas. De beaux décors, une belle lumière, une mise en scène souvent spectaculaire ne sauve pas un sujet long (2H15), à la limite de la caricature (méchants chinois, gentils tibétains, parcours initiatique d’un européen découvrant une autre culture). Sans être un four financier, 7 ans au Tibet budgété à 70 millions de dollars, rapporte 131,4 millions de dollars sur son exploitation mondiale, pas un succès non plus. En France, le film marche plutôt bien avec 2,793 millions d’entrées au compteur en novembre 1997.

Spy game-Jeu d'espions

Changement de genre avec « Spy game-Jeu d’espions », ou pour ce film d’espionnage, Pitt retrouve Robert Redford mais cette fois comme partenaire. Ce dernier y interprète un vétéran de la CIA, qui va devoir porter secours à une ancienne de ses recrues (Pitt), retenu prisonnier dans une prison chinoise. Non seulement, ses supérieurs hiérarchiques n’envisagent pas d’intervenir, mais il n’a que 24 heures pour sauver son ex-équipier. Le duo de comédiens fonctionne ici à merveille, aidé par un scénario bien ficelé et la réalisation nerveuse et précise de Tony Scott. L’intrigue réaliste nous ballade à travers le Liban en pleine guerre civile, la guerre froide à Berlin Est, ou encore au Vietnam. Sans jamais nous passionner, l’ensemble reste tout de même dans le domaine du bon divertissement. Encore un accueil mitigé du public pour ce film budgété à 92 millions de dollars, qui rapportera 143 millions de dollars de recettes au total. En France, l’intérêt pour le genre ne faiblit pas et le face à face Pitt-Redford cumule 1,481 million de spectateurs en janvier 2002.

Ocean's eleven

En 2002, Pitt rejoint l’équipe de choc constitué par Steven Soderbergh pour « Ocean’s eleven ». De George Clooney à Julia Roberts, en passant par Elliott Gould, Casey Affleck, et Matt Damon, tous ont pour objectifs de dévalisés en même temps 3 des plus grands casinos de Las Vegas appartenant à Terry Benedict (Andy Garcia). Remake de « L’Inconnu de Las Vegas », avec Frank Sinatra, Dean Martin et le restant du Rat Pack, les stars du film donnent surtout l’impression de s’amuser en tournant ensemble, comme leurs illustres prédécesseurs. Si l’ensemble du casting a fait des efforts financiers pour rendre le projet possible (atteignant un budget de 85 millions de dollars), le succès est bien au rendez-vous. Avec 450,7 millions de dollars de recettes mondiales (dont plus de 266 millions de dollars de recettes américaines), « Ocean’s Eleven » triomphe au box-office. Sorti en février, le film totalise 4,658 millions de spectateurs pour la France. Face à ce triomphe, Warner produit deux suites, sobrement intitulé « Ocean’s twelve » (2004), et « Ocean’s thirteen » (2007), gardant un casting similaire pour des succès toujours lucratifs.

Troie

En acceptant la proposition de Wolfgang Petersen, Brad Pitt s’aventure dans un genre inattendu par son public, avec le péplum pour « Troie ». Il y incarne Achille, invincible héros homérien qui mène les spartiates affrontés les troyens. Suite au succès de « Gladiator » (2000) de Ridley Scott, le genre est revenu à la mode, et en 2004 deux blockbusters s’affrontent : « Troie » contre « Alexandre ». Le premier sort largement gagnant. Tourné en 21 semaines de prises de vues, l’acteur a suivi un entraînement intensif de 6 mois pour acquérir toutes les techniques de combat évoqués dans la mythologie grecque, et s’est même blessé au talon (un comble) pendant le tournage. Épaulé par un casting étonnant (Eric Bana, Orlando Bloom, Peter O’Toole, Diane Kruger et tant d’autres), Pitt transforme cette superproduction hollywoodienne (175 millions de dollars de coût) en succès. Totalisant 497,4 millions de dollars de recettes internationales, « Troie » captive 2,77 millions de français durant le mois de mai 2004.

Mr&Mrs Smith

En 2005, Pitt élargit son répertoire avec « Mr&Mrs Smith ». On le verra dans la peau d’un homme marié, formant un couple apparemment normal avec son épouse. Chacun ignore les activités professionnelles de l’autre, et pourtant ils font le même métier. Lui est exécuteur pour une organisation secrète, tandis que Madame est tueuse à gages vendant ses services aux plus offrants. Un jour, ils se retrouvent en compétition pour éliminer la même cible. Signé Doug Liman, cette farce offre surtout des scènes mélangeant habilement humour, glamour à de l’action survoltée. Un film important pour le comédien, puisque il y rencontre sa partenaire Angelina Jolie (un rôle proposé à Nicole Kidman à l’origine), devenue Mme Pitt à la ville. Le couple fait fureur au box-office. Budgété à 110 millions de dollars, la comédie musclée rapporte 478,2 millions de dollars de recettes mondiales (dont 186,3 millions de dollars pour les Etats-Unis). Sorti fin juillet 2005, « Mr& Mrs Smith » cumule 2,99 millions de spectateurs français.

Burn after reading

Avec « Burn after reading », l’acteur visite l’univers loufoque des frères Cohen. A travers le renvoi d’un agent de la CIA, porté sur l’alcool, qui décide d’écrire ses mémoires, le film propose une série de situations hilarantes ans dans la veine d’ »Arizona Jr », ou « O’Brother » des mêmes Cohen. Face à George Clooney, John Malkovitch, et Frances McDormand, Pitt s’en donne à cœur joie en jouant un employé de club de Fitness, au look daté, éternel ado ne pensant qu’à son VTT. Un second rôle à contre-emploi qui fonctionne puisque le film (et ses 37 millions de dollars de budget) rapporte 60,3 millions de dollars aux USA, et 103,4 millions de dollars sur le reste du monde. En France, « Burn after reading » attire 1,45 million de spectateurs.

Inglorious basterds

Brad Pitt se retrouve avec « Inglorious Basterds » à la tête d’un commando constitués de soldats juifs et qui a une seule mission : tuer le plus grand nombre de nazis. Ils vont rejoindre l’actrice allemande Bridget von Hammersmark, aussi agent secret à ses heures, afin d’éliminer les plus hauts dignitaires du 3ème Reich durant une projection de film. Cinéma de guerre dans la tradition, mais aussi surprenant car il change le cours de l’Histoire, le réalisateur Quentin Tarantino met en scène avec audace son fantasme assumé quant à la seconde guerre mondiale. Notre comédien y est sadique lors des interrogatoires, scalpe volontiers et parfois sculpte des crânes avec délectation. Bref, un rôle sur mesure pour Pitt. Outre Mélanie Laurent, et Christoph Waltz (la révélation du film), l’acteur partage aussi l’affiche avec Michael Fassbinder, Diane Kruger, et le réalisateur de films d’horreur Eli Roth (qui rend hommage au réalisateur Antonio Margheriti dans le film). Cette fable, qui n’est pas du tout pour les enfants, engrange 321,4 millions de dollars sur le monde, remboursant rapidement ses 75 millions de dollars de budget. En août 2009, Pitt et sa bande passionnent 2,847 millions de français.

The Tree of life

Changement de direction avec « The Tree of life ». Drame signé Terrence Malick, Brad Pitt y incarne un père autoritaire, ingénieur qui rêvait d’être pianiste concertiste. Son fils, Jack se souvient de lui et de son enfance avec ses deux autres frères, se questionne sur le monde et la fin de l’univers. Un film difficile parfois à ingurgiter, mais comme toujours chez le cinéaste, on y verra des moments d’exception. Même avec un casting haut de gamme (outre Pitt, on retrouve Jessica Chastain et Sean Penn), et une palme d’or à Cannes, le nouveau Malick (32 millions de dollars de budget) s’écrase aux Etats-Unis avec seulement 13,3 millions de dollars de recettes. Le film se rentabilise à peine au niveau mondial en cumulant 54,3 millions de dollars. 873 000 français curieux verront « The Tree of life » en mai 2011. Dommage pour le comédien, qui est également l’un des producteurs à travers sa société Plan B Entertainment (créé en 2006, cette compagnie a participé notamment à la production des « Infiltrés » pour Scorsese).

World war Z

Attention, la terre est en danger. Affectés par un virus mortel, des hordes de zombies (pardon d’infectés) écrasent les armées de différents pays et renversent les gouvernements. Ancien enquêteur de l’ONU, Lane doit reprendre du service et nous sauver de cette terrible menace. Et Lane c’est Brad Pitt, bien sûr. Rarement un film de genre, disons le même franchement de zombie, a été traité avec un tel budget (190 millions de dollars). « World war Z » est un blockbuster donc, pas de scènes choquantes, pas d’humains bouffés crus, mais un grand spectacle presque familial. Si l’amateur de frissons reste sur sa faim (elle est facile celle-là), le spectaculaire est de rigueur avec de belles scènes de panique, des milliers d’infectés escaladant un mur à Jérusalem, et Brad Pitt presque transformé en James Bond sauvant la planète. « World war Z » de Marc Forster (réalisateur de Quantum of Solace, une aventure de Bond d’ailleurs) est un carton planétaire, réalisant 540 millions de dollars de recettes (dont 202 millions de dollars rien qu’en Amérique). En France, cette invasion débarque en juillet 2013 et affole 2,444 millions de spectateurs. Une excellente affaire pour Pitt qui figure comme l’un des producteurs du film.

Cartel

En 2013, Brad Pitt s’affiche aux côtés de Michael Fassbinder, Penelope Cruz, Cameron Diaz et Javier Bardem dans « Cartel » de Ridley Scott, l’homme qui l’a lancé au cinéma 22 ans plus tôt. Fassbender y est un avocat attiré par l’argent facile de la drogue, et qui va plonger dans une spirale infernale ou il devra survivre. Film noir, Scott propose un inhabituel film de gangsters ou le dialogue prime sur les séquences d’action. Curieux, mais réussi, le film est servi par un casting royal, proposant des seconds rôles percutants à des stars. Brad Pitt, trafiquant professionnel, cynique au possible, cherchant à faire partager son expérience avec l’homme de loi, montre une fois de plus son large panel de comédien. Échec aux Etats-Unis (16,89 millions de dollars de recettes pour un budget de 25 millions de dollars), « Cartel » se rentabilise avec ses 54,1 millions de dollars de recettes sur le reste de la planète. Les Français boudent aussi le film avec seulement 610 597 spectateurs en novembre 2013.


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