La France otage de la BCE et de Mario Draghi ?

Encore plus, voire toujours plus … Alors que la patronne du FMI, Christine Lagarde a récemment estimé qu’il n’y avait pas lieu de crier victoire , exhortant au contraire les pays européens à « faire plus » pour lutter la crise, Mario Draghi enfonce le clou, affirmant que la France devait « poursuivre les réformes ».

Propos qui pourraient s’avérer inquiétants … alors que Mario Draghi, rappelons-le s’avère être proche de la sulfureuse banque Goldman Sachs … laquelle pourrait trouver intérêt à l’affaiblissement de l’Union européenne, pour, au final, obtenir la main-mise sur ses banques et ses plus grands fleurons industriels tout en touchant de généreux intérêts au passage, via l’octroi d’emprunts à des taux exceptionnels.

Simple hasard ? Les pressions de la BCE sont de nature à créer de la défiance par rapport aux pays pointés du doigt, et donc à accroître la valeur des taux d’intérêts pratiqués par les différents organismes financiers à leur égard.

Dans un lapsus révélateur, un journaliste affirmait la semaine dernière sur Arte, que la Banque centrale européenne exhortait les pays membres de l’UE à mener de sévères plans d’austérité pour pouvoir leur prêter de l’argent. Certes le Français est une langue difficile, mais la phrase peut être interprétée de différentes manières …

Interrogé cette semaine par un journaliste du JDD, Mario Draghi, a déclaré que si la croissance était « de retour », elle n’était « certainement pas galopante », estimant au contraire qu’elle était « modeste, fragile et inégale ».

Considérant que l’Allemagne va bien, il considère toutefois que la France, l’Italie et l’Espagne « vont mieux », ce qui signifie en clair que ces pays ne vont pas bien, à ses yeux.

S’agissant des Pays-Bas, le Président de la BCE qu’ils vont « moins bien », estimant par ailleurs que la Grèce et le Portugal restent sous pression.

Si Pierre Moscovici, ministre français de l’économie, estime que la France est victime d’un « French bashing », considérant quelque peu injuste que le pays demeure pointé du doigt par les instances financières alors qu’il a réduit son déficit et engagé des réformes de fond, Mario Draghi ne l’entend pas tout à fait de cette oreille.

Reconnaissant que « de gros efforts ont été engagé », il estime toutefois que « l’important est de continuer sur le chemin des réformes ». Il considère en effet que la « compétitivité reste insuffisante » et que « le redressement des comptes publics ne peut plus reposer sur la hausse des impôts ». Ajoutant : « la France a besoin de retrouver une stabilité fiscale pour que les entreprises recommencent à investir ». Ou quand la Banque centrale européenne s’immisce dans la politique économique intérieure de la France …

En septembre dernier, si certains s’interrogeaient sur la politique menée par la Banque Centrale Européenne … cette dernière n’excluant pas alors de lancer une nouvelle opération de refinancement à plus long terme (LTRO) avec pour objectif – affiché – d’éviter que les taux du marché monétaire ne remontent à un niveau favorisant l’inflation, nous rappelions que Mario Draghi avant tout connu du grand public à l’heure actuelle en tant que Président de la BCE, n’en demeurait pas moins un « ancien » de la sulfureuse banque Goldman Sachs, laquelle exerce un pouvoir majeur sur la finance US voire mondiale compte-tenu de ses tentacules déployées de part le monde.

En effet, Mario Draghi ne fut ni plus ni moins vice-président de Goldman Sachs pour l’Europe durant la période 2002-2005. Mieux encore : devenu « associé », il est chargé des  « entreprises et pays souverains ». Une fonction qui le conduit tout droit à remplir une mission de toute première importance. A savoir : multiplier le nombre d’acquéreurs d’une pilule supposée miracle mais devenue à terme très difficile à avaler : le produit financier dénommé « swap » … lequel aura notamment pour « avantage » de permettre de dissimuler en partie de la dette souveraine. Une « solution «  de toute première importance quand il s’agit d’afficher des comptes grecs en bien meilleure santé que dans la « vraie vie ».

A noter par ailleurs que selon le New York Times, un montage élaboré par Goldman Sachs aurait permis en 2001 d’aider le gouvernement grec à emprunter des milliards. Un « soutien » qui serait intervenu quelques temps après l’adhésion d’Athènes à l’Union monétaire européenne. Sous la forme d’une transaction sur devises, l’opération aurait pu ainsi être tenue éloignée des yeux du public. Une méthode qui en diminuant de facto le montant officiel des emprunts contractés par la Grèce aurait également trompé les régulateurs et les investisseurs sur la réalité de l’endettement du pays. Goldman Sachs n’ayant rien d’un philanthrope, la banque aurait rémunéré ses « services » à hauteur de quelque 300 millions de dollars. Moyennant le versement d’argent frais, le gouvernement grec aurait gentiment accepté de rétrocéder certains de ses revenus à venir, comme des taxes d’aéroports ou des recettes du loto.

Certains affirmaient également alors que des banques US pourraient tirer les ficelles, histoire de plomber la zone euro ….. et de pouvoir proposer à terme à la Grèce des emprunts à des taux prohibitifs.

Au final, tout comme Athènes, si l’on n’y prenait garde Paris pourrait se retrouver victime du même scénario implacable : plan d’austérité, défiance des marchés et emprunts à des taux prohibitifs à la plus grande joie de la finance US.

Sources : ats, AFP, Reuters, NYTimes

Elisabeth Studer – 15 décembre 2013 – www.leblogfinance.com


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