La Grèce rembourse ses obligations dites « samouraï », mais quid des prochaines échéances ?

Même si elle est gravement en crise, la Grèce a réussi mardi à s’acquitter du remboursement d’obligations dites « samouraï » auprès de créanciers privés au Japon. Un geste symbolique qui lui permet avant tout d’éviter que les marchés ne s’en méfient totalement, ce qui, le cas échéant ne ferait qu’empirer sa situation.

« La réception de la somme de 20 mrd de yens (153 mio CHF) a été confirmée ce matin », a ainsi indiqué un porte-parole de la banque nippone Mizuho Financial Group, administrateur des obligations.

Rappelons que ces titres de dette avaient été émis par l’Etat grec dans la devise nippone en 1995, et vendus à des investisseurs privés. S’ils constituent une somme négligeable comparée au montant total de la dette grecque (laquelle avoisine 312 mrd EUR), leur remboursement revêtait une importance capitale.

En effet, si la Grèce échouait à rembourser des investisseurs privés, elle serait de facto jugée en faillite, une situation qui l’empêcherait d’accéder aux marchés pour se financer.

Mais simple hasard ? Parmi les principaux actionnaires institutionnels de Mizuho Financial Group figure en première place Allianz Asset Management AG dont le siège social est situé en Allemagne, en seconde place Managed Account Advisors (USA), en troisième Northern Trust Corporation (USA), en cinquième position la sulfureuse banque Goldman Sachs et au sixième rang Capstone Asset Management Company (USA).

Rappelons que la Grèce a conclu lundi avec les autres pays de la zone euro un accord ouvrant la voie à un nouveau plan d’aide massif mais ne lui accordant aucun argent frais dans l’immédiat. De ce fait, l’Etat grec a de nouveau fait défaut sur sa dette vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI), n’ayant pu rembourser 456 mio EUR qui étaient dus lundi. Le 30 juin dernier, Athènes avait déjà manqué un premier remboursement de 1,5 mrd EUR. D’ici au 20 juillet, la Grèce doit notamment rembourser d’ici près de 3,5 mrd EUR à la Banque centrale européenne (BCE).

A l’heure actuelle, les banques grecques ne survivent que via l’aide d’urgence ELA accordée par la BCE, via la banque de Grèce, jusqu’ici plafonnée à 89 milliards d’euros.Un porte-parole de la BCE a annoncé lundi que ce plafond était maintenu inchangé.

Or, selon les calculs des analystes de Natixis, dès cette semaine, ce plafond pourrait s’avérer insuffisant. S’il n’est pas relevé, les banques hellènes seront rapidement en manque de liquidités, avant de se retrouver au final insolvables. De ce fait, il est fort probable qu’une nouvelle aide serait en partie utilisée pour recapitaliser les banques, à hauteur de 25 milliards d’euros, si l’on en croit les spécialistes du secteur.

Sources : AFP, Le Monde, Natixis, Yahoo