Le dollar tire Wall Street vers le bas

Les futures sur le Dow évoluaient dans un trading range entre 13 960 et 14 000 points pendant toute la nuit. Entre 10h et midi ils ont légèrement bondi. Mais à partir de 12h15 ils se sont orientés à la baisse. Ils reculaient jusqu’à l’ouverture du marché américain. Les indices, eux, ont poursuivi la direction des contrats à terme dès le début de cotation. Après avoir atteint 13 852 points vers 17h45, le Dow Jones et les autres indices ont commencé à rebondir. Au final, le Dow Jones a terminé en baisse de 42,47 points ou 0,30% à 13944,05 points. Parmi les plus grands gagnants de l’indice figurent American Express (+2,61%), Boeing (+1,47%) et Coca-Cola (+1,57%). Les plus grands perdants ont été Caterpillar (-1,63%), Hewlett-Packard (-1,5%) et Pfizer (-1,32%).

Le S&P500 a cédé 2,73 points ou 0,18% à 1 509,39 points. Le Nasdaq a reculé de 3,34 points ou 0,11% à 3 165,13 points. Le Russell 2 000 s’est replié de 0,37%.

Ce jeudi c’était le renforcement du dollar par rapport à l’euro qui a tiré les indices vers le bas. En effet, lors de sa conférence de presse le président de la BCE, Mario Draghi, a déclaré que l’appréciation de la monnaie unique était l’un des facteurs susceptibles de tirer l’inflation vers le bas. Il a déclaré que «le taux de change n’est pas l’objectif de la politique monétaire, mais il est important pour la croissance et pour la stabilité des prix, et nous voulons certainement voir si l’appréciation est durable». De tels propos ont eu l’impact immédiat sur l’euro, l’affaiblissant considérablement par rapport au dollar. Ainsi, le renforcement du dollar a tiré presque tous les secteurs vers le bas ce jeudi. Seuls deux secteurs défensifs ont réussi à terminer en légère hausse, à savoir les services aux collectivités et les produits de grande consommation. Il est effectivement difficile à dire si l’appréciation de la monnaie unique est durable mais tant que la Fed continue ses programmes d’assouplissement monétaire et que la crise de dette en zone euro reste sous contrôle, un tel scénario est très probable.

Malgré leur repli ce jeudi, les indices américains restent proches de leurs sommets historiques, poursuivant leur mouvement de consolidation. 

L’actualité macroéconomique

Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis sont ressorties à 366 000 pour la semaine close le 2 février contre 360 000 de consensus et 371 000 pour la semaine précédente.

D’après le Département américain au Travail, la productivité non-agricole aux États-Unis au quatrième trimestre 2012 a reculé de 2% par rapport au trimestre antérieur, alors que les analystes tablaient sur un repli de 1,4% après une progression de 3,2% au troisième trimestre 2012. Les coûts unitaires du travail se sont envolés de 4,5% au dernier trimestre 2012 contre le consensus de +3,1%.

Le crédit à la consommation a continué à augmenter aux États-Unis en décembre mais à un rythme légèrement moins soutenu qu’au mois précédent, selon la Fed. L’encours des crédits à la consommation dans le pays a progressé pour le cinquième mois d’affilée, de 6,3% en rythme annualisé et en données CVS, après avoir bondi de 6,9% en octobre (chiffre révisé à la baisse de 0,1%). En volume, l’encours total a augmenté de $ 14,5 milliards en décembre tandis que les analystes tablaient sur une hausse de $ 11,9 milliards. Selon la Réserve fédérale, la progression du mois de décembre a été tirée par une très forte poussée de 11,4% des crédits non renouvelables (prêts étudiants ou à l’achat d’une automobile principalement) dont l’encours total atteint $ 18,2 milliards, le plus haut depuis novembre 2001.

Les entreprises à la loupe

NewsCorp s’est replié de 2,75% ce jeudi après avoir dévoilé ses résultats trimestriels mercredi soir après la clôture du marché. Son bénéfice par action s’est établi à $ 0,44 contre les attentes de $ 0,43. Son chiffre d’affaires a été de $ 9,43 milliards alors que le marché s’attendait à $ 9,26 milliards. 

Visa (-2,34%) a été dans le rouge malgré les résultats trimestriels solides publiés mercredi soir après la fin de cotation. Son bénéfice par action s’est élevé à $ 1,82 contre les anticipations de $ 1,79. Son chiffre d’affaires a atteint $ 2,85 milliards tandis que les analystes misaient sur $ 2,82 milliards. Son rival, MasterCard (-0,76%), a également cédé du terrain. 

Le secteur de ventes au détail a été bien surveillé ce jeudi par les investisseurs car plusieurs chaînes de magasins ont dévoilé leurs ventes au mois de janvier. Les ventes de 20 retailers suivis par Thomson Reuters ont bondi de 5% en glissement annuel le mois dernier alors que les analystes anticipaient une hausse de 3,1% après +2,8% au mois de janvier 2012. Parmi ceux dont les ventes ont dépassé les attentes on retrouve Macy’s (+2%), Gap (-2,98%), Costco Wholesale (+0,15%), Target (-0,62%) et Limited Brands (-3,3%). En revanche, Ann (-7,9%), Cato (-5,73%), Buckle (-2,55%) et Wet Seal (+1,39%) ont affiché des ventes décevantes.

Prudential Financial (-2,75%) a terminé dans le territoire négatif ce jeudi après l’annonce de ses résultats trimestriels. Le bénéfice par action opérationnel du géant de l’assurance-vie est ressorti à $ 1,69 contre le consensus de $ 1,74. Sa perte nette a été de $ 232 millions contre le bénéfice net de $ 604 millions il y a un an. Une telle performance s’explique par les effets de change très défavorables pour le groupe, notamment le yen plus faible. Son chiffre d’affaires a atteint $ 46,14 milliards après $ 10,14 milliards au quatrième trimestre 2011 suite au rachat de fonds de pension de General Motors et de Verizon. Son rival, MetLife (-1,68%), a également reculé. 

Cigna a bondi de 2,82% ce jeudi après la publication de ses résultats trimestriels. Le bénéfice par action ajusté de l’assureur-santé est ressorti à $ 1,57 contre le consensus de $ 1,48. Son chiffre d’affaires a progressé de 40% en glissement annuel à $ 7,62 milliards tandis que les analystes anticipaient $ 7,38 milliards.

Blackberry s’est envolé de 5,67% ce jeudi car Wells Fargo a amélioré sa vision sur le titre, le trouvant désormais sur-performant. Par ailleurs, le groupe canadien a annoncé que l’ancien vice-président de Verizon, Richard Lynch, et l’ancien PDG de Sony Ericsson Mobile Communications, Bert Nordberg, ont rejoint les rangs de ses administrateurs.

Cognizant Technologies a grimpé de 2,94% aujourd’hui suite à l’annonce de ses résultats du quatrième trimestre 2012. Le bénéfice par action du fournisseur des services technologiques a augmenté de 16% en glissement annuel à $ 0,92 contre le consensus de $ 0,91. Son chiffre d’affaires a progressé de 17% par rapport au quatrième trimestre 2011 à $ 1,95 milliard, conformément aux attentes.

Son rival, Akamai Technologies, a plongé de 15,2% ce jeudi après la publication de ses résultats trimestriels décevants qui ont conduit Jefferies à dégrader sa recommandation sur le titre, conseillant désormais de le conserver.

Teradata a chuté de 7,12% après avoir fait état de ses résultats trimestriels. Le bénéfice par action ajusté du spécialiste des solutions de données analytiques s’est établi à $ 0,79 contre les prévisions de $ 0,74. Son chiffre d’affaires a bondi de 10% en glissement annuel à $ 740 millions alors que les analystes l’estimaient à $ 724 millions. Sa marge brute est passée de 55,6% au quatrième trimestre 2011 à 55,4% au trimestre écoulé.

Noble Energy a gagné 0,3% ce jeudi suite à la publication de ses résultats trimestriels. Le bénéfice par action ajusté de la compagnie énergétique est ressorti à $ 1,65 contre les anticipations de $ 1,14. Son chiffre d’affaires a augmenté de 30% en glissement annuel à $ 1,17 milliard alors que le marché s’attendait à $ 1,14 milliard.

Sprint Nextel a reculé de 0,69% après avoir dévoilé ses résultats du quatrième trimestre 2012. La perte par action de l’opérateur des télécoms s’est élevée à $ 0,44 contre les attentes de $ 0,46 après -$ 0,43 il y a un an. Son chiffre d’affaires a augmenté de 3,4% en glissement annuel à $ 9 milliards tandis que les analystes misaient sur $ 8,9 milliards.

Philip Morris a progressé de 2,45% ce jeudi suite à la présentation de ses résultats trimestriels. Son bénéfice par action ajusté est ressorti à $ 1,24 contre les estimations de $ 1,22 après $ 1,10 il y a un an. Son chiffre d’affaires a bondi de 2,8% en glissement annuel à $ 7,9 milliards alors que le marché s’attendait à $ 8 milliards.

Demain

14h30: Balance commerciale


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