Le LME lance sa propre chambre de compensation, avec pour objectif un développement en Asie

Le London Metal Exchange (LME), première bourse mondiale d’échanges de métaux industriels, vient d’annoncer en début de semaine le lancement de sa propre chambre de compensation, LME Clear. Objectif : un développement en Asie.

La totalité des positions des membres du LME a ainsi été migrée de la précédente chambre LCH.Clearnet Ltd vers son propre système de risque et de compensation, selon le communiqué officiel de la bourse londonienne publié lundi.

Pour rappel, une chambre de compensation permet d’éliminer le risque que l’une des parties de la transaction fasse défaut en servant de contrepartie unique aux opérateurs. Pour ce faire, cette dernière surveille les positions tout en exigeant des garanties pour la conclusion d’une transaction. Est nommé collatéral l’ensemble des actifs, titres ou liquidités, remis en garantie par la contrepartie débitrice à la contrepartie créditrice afin de couvrir le risque de crédit résultant des transactions financières négociées entre les deux parties. En cas de défaillance du débiteur, le créditeur a le droit de conserver les actifs remis en collatéral afin de se dédommager de la perte financière subie.

« La mise en place de LME Clear a été une décision stratégique importante car non seulement elle fournit au LME des revenus substantiels et immédiats », mais elle offre également au groupe » la possibilité de conquérir de nouveaux marchés et de développer de nouveaux produits et de nouvelles capacités », notamment en Asie, a déclaré Charles Li, directeur général de la Bourse de Hong Kong (HKEx). Laquelle a racheté le LME en décembre 2012.

Le LME compte notamment développer les activités de sa chambre de compensation en y traitant plus de contrats OTC « over the counter », – transaction conclue directement entre le vendeur et l’acheteur – ou en couvrant les échanges effectués durant les heures d’ouverture des bourses asiatiques.

Le London Metal Exchange compte également introduire la possibilité de fournir des collatéraux  en renminbi (le nom officiel de la devise chinoise), sous réserve d’acceptation par les autorités compétentes.

Une annonce qui intervient fort à propos alors que Londres s’apprête à émettre le premier emprunt d’Etat en renminbi hors de Chine, afin de renforcer le rôle de la City dans l’internationalisation de la devise chinoise.

Le ministre des Finances britannique,George Osborne, a ainsi déclaré il y a quelques jours à peine que Londres entendait être le premier Etat à lancer un emprunt Dim Sum, c’est à dire un emprunt libellé en renminbi, mais émis hors de Chine.

George Osborne a précisé que l’emprunt envisagé serait d’un montant comparable à celui de deux milliards de yuan (250 millions d’euros) émis à Londres par la China Development Bank.

Si en août dernier, l’Europe ne représentait que 10% de la valeur des paiements réalisés en renminbi au niveau international, sa part progresse rapidement.

Londres est la première place de change mondiale sur le renminbi avec 23,5 milliards de dollars de transactions quotidiennes en 2013, en augmentation de 50% par rapport à 2012.

Sources : AFP, LME, Reuters

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com – 23 septembre 2014

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