Le malus écolo réduit pollution et… rentrées fiscales

Selon le Comité des constructeurs français d’automobiles, le constat est sans appel. En janvier, les ménages comme les entreprises ont plus qu’hésité à acheter des voitures soumises au nouveau barème qui surtaxe l’achat de voitures émettant plus de 130 grammes de CO2 par kilomètre : seul un sixième des automobiles immatriculées en janvier figurent en effet dans cette liste rouge, qui prévoit une ponction fiscale allant de 150 à 8.000 euros selon le niveau d’émissions de gaz à effet de serre.

En seulement deux ans, la part de marché de ces véhicules, considérés aujourd’hui comme pas assez vertueux, a été divisée par plus de deux, passant de 38% à 17%. Et pour les grosses berlines et les 4 x4 affichant plus de 180 grammes de CO2 par kilomètre, la décrue est encore plus spectaculaire. En janvier 2012, alors que le malus venait d’être durci, il s’en était vendu 3.424 exemplaires. Le mois dernier, les concessionnaires n’en ont livré que 637, soit 80% de moins. Principaux perdants, les constructeurs automobiles allemands et notamment Mercedes et BMW.

La politique initiée par le Grenelle de l’environnement porte donc ses fruits. Depuis l’instauration d’un malus écologique, en septembre 2008, la moyenne des émissions de CO2 potentiellement émises par les véhicules neufs achetés en France a été réduite de 15,6%.

Des leçons à donner à l’Allemagne et la Suède

La France pointe désormais au quatrième rang européen, derrière le Danemark, le Portugal et les Pays-Bas, avec une moyenne de 117,6 grammes d’émissions de CO2 par kilomètre pour les véhicules neufs. Elle peut donner quelques leçons à l’Allemagne et à la Suède, dernières du classement avec respectivement 135,9 et 137,6 grammes.

Reste à savoir ce que le fisc français a perdu dans ce combat contre les émissions de gaz à effet de serre. Au-delà du délicat équilibre budgétaire entre bonus et malus, les grosses cylindrées qui se vendent moins sont aussi les voitures les plus chères, et donc celles qui rapportent le plus de TVA.


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