Le problème d’Apple avec la Chine

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La chute du titre d’Apple à la suite de la présentation de ses deux nouveaux iPhone peut s’expliquer, en partie, par l’absence de deux mots: China Mobile. L’accord tant attendu avec le premier opérateur de la planète –il compte 700 millions de clients!– n’a toujours pas été signé après deux ans de pourparlers. C’est sans doute une question de jours.

Tim Cook est en effet bien décidé à résoudre son petit problème avec la Chine. Il a multiplié les aller-retour à Pékin ces derniers mois pour rencontrer les responsables de China Mobile. Il a aussi visité les usines de Foxconn, qu’il connaît bien pour avoir mis en place le système logistique ultra-performant de la firme à la pomme à l’époque de Steve Jobs.

Il a enfin rencontré des membres du gouvernement pour discuter des problèmes de propriété intellectuelle. Trois faux Apple stores ont été fermés fin juillet. Le design était en tous points semblable aux fameux magasins et les produits sans doute vrais. Les salariés eux-mêmes croyaient travailler pour la firme à la pomme… Celle-ci ne compte pour l’instant qu’une dizaine de boutiques en Chine, y compris Hong Kong. C’est moins que certains Etats américains.

Les Chinois boudent-ils Apple ? 

Au-delà, le vrai souci de Tim Cook, ce sont les ventes d’Apple en Chine, dont le marché – incluant Hong Kong – compte pour 13% du chiffre d’affaires de la société. Or ces recettes ont baissé de 19% au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent, en particulier dans l’ancienne colonie britannique. La chute est de 4% par rapport au même trimestre de 2012. Les raisons sont diverses.

La percée du système Android de Google combinée à la multiplication des modèles sortis par Samsung joue un grand rôle. Le Galaxy Note, intermédiaire entre le smartphone et la tablette, fait fureur. D’autres marques enfin comme Huawei et ZTE offre quasiment la même qualité – les appareils sortent parfois des mêmes lignes de production – pour moins cher et ont vu leur part de marché largement dépasser celle d’Apple.

Sur ce point, Tim Cook vient de faire un pari intéressant. Les observateurs avaient estimé qu’il viendrait concurrencer frontalement les smartphones chinois avec des appareils low cost. Il n’en est rien. Avec des téléphones – hors subventions – à 599 et 699 dollars, il mise uniquement sur les 10 ou 20% des Chinois les plus riches. Ceux qui cherchent des objets statutaires, ceux qu’Apple est jusqu’ici parvenu à séduire aux quatre coins de la planète. Avec des téléphones aux couleurs flashy -l’Iphone 5C- et d’autres dorés -l’iPhone 5S-, il pourra s’adresser aux jeunes comme aux moins jeunes de cette catégorie.

En bon logisticien, le géant californien a également une autre idée pour séduire les Chinois : pour la première fois, les nouveaux iPhones arriveront simultanément, le 20 septembre, à Pékin comme à New-York. Reste donc à signer le contrat avec China Mobile pour rassurer les marchés.


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