Les Malouines redoutent une attaque de l’Argentine, sur fond d’odeur de pétrole et d’aide de la Russie

Encore une forte odeur de pétrole   ? Cela y ressemble bigrement …

Quoiqu’il en soit, l’Argentine vient de conclure un accord avec la Russie au terme duquel celle-ci va lui prêter un certain nombre de bombardiers longue portée. De quoi inquiéter les îles Malouines … et de rappeler de biens mauvais souvenirs.

Rappelons que ce territoire outremer du Royaume-Uni est constitué d’un groupe d’îles (Falklands en anglais, Malvinas en espagnol) dans l’Atlantique Sud, situées à près de 500 km des côtes de l’Argentine.

En 1982, l’Argentine avait envahi les îles, revendiquant leur possession. Trois mois plus tard, elle devait jeter l’éponge, devant faire face à la riposte britannique. Près de 900 hommes sont morts au cours de ces combats.

Mais les tensions se ravivent à nouveau … Il est vrai que depuis 1998, des forages ont révélé la présence de pétrole au large des côtes … En 2010, un champ de pétrole de taille moyenne, facilement extractible, a même été identifié.

Rappelons qu’au mois de juillet 2014, le président russe, Vladimir Poutine, a signé un accord avec l’Argentine prévoyant le prêt de 12 avions Sukhoi Su-24  contre du blé, du bœuf et d’autres marchandises faisant l’objet de pénuries en raison des embargos alimentaires décrétés par l’Union Européenne compte-tenu de la position russe en Ukraine.

Si les bombardiers sont certes des modèles assez anciens, ils n’en demeurent pas moins armés de missiles guidés par laser et ont une portée de plus de 3000 kilomètres. De telle manière, qu’ils sont considérés par l’Otan comme des avions de combat dangereux.

Un tel rayon d’action leur permettrait de participer sans difficulté à des patrouilles de surveillance au dessus de Port Stanley, la capitale des îles Malouines.

Les habitants de l’archipel ont raison d’être inquiets, car les coupes sombres opérées dans le budget de la défense britannique ont porté un coup fatal à leur arsenal. Leur territoire n’est plus défendu que par 4 Eurofighters Typhoon, des missiles sol-air Rapier, et 1200 hommes, soutenus – rarement – par des bâtiments de la Marine britannique.

Selon Andrew Lambert, un officier supérieur de la Royal Air Force et un membre du groupe de pression militaire UK National Defence Association, le ministère de la Défense « devrait s’inquiéter ».

En avril 2012, le Major Général britannique Julian Thompson avait estimé que l’Argentine pourrait bien tenter de reprendre possession des Malouines dans quelques années, lorsque le Royaume Uni aura baissé la garde. Il envisageait un raid éclair avec 200 forces spéciales atterrissant par surprise dans un avion civil sur l’aéroport de l’archipel.

Deux mois auparavant, en février 2012, le ton était particulièrement monté entre l’Argentine et la Grande-Bretagne, concernant l’épineux dossier des Malouines. Alors que Londres avait indiqué « suivre de près » la situation autour de ces îles largement convoitées par les deux protagonistes – compte-tenu de leur important potentiel pétrolier –  l’ambassadeur d’Argentine à l’ONU, Jorge Argüello, avait accusé certains groupes britanniques d’agiter « le spectre d’une guerre ».

La Grande-Bretagne a toutefois affirmé – certes officiellement – ne pas vouloir céder à l’escalade, l’Argentine ayant préalablement annoncé qu’elle prendrait les « mesures adéquates » pour empêcher l’exploitation pétrolière britannique dans la zone.

« Ce n’est pas la première fois que le pouvoir ou l’opposition agite au Royaume-Uni le spectre d’une guerre », a ainsi déclaré le diplomate à l’agence officielle Télam. Tout en ajoutant qu’envisager une agression argentine était « une ineptie ».

Il n’en demeure pas moins que l’archipel pourrait de plus en plus attirer les convoitises des majors pétrolières.

Alors que des forages ont été réalisés dès 1998, un premier champ de 350 millions de barils – certes d’une taille moyenne – a été découvert en 2010, dans des fonds relativement peu profonds. Son exploitation pourrait être en œuvre dès 2016.

D’après le journal « Le Monde », d’autres puits sont actuellement en cours d’exploration, dans des conditions plus difficiles – 2000 m de profondeur – mais sur des gisements au potentiel plus prometteur.

Toujours selon le quotidien, l’exploitation de telles ressources pourrait rapporter aux Malouines, sur vingt-cinq ans, entre 10 milliards et 140 milliards d’euros. Soit le double du budget de l’archipel. Une somme qui pourrait notamment permettre de financer la base militaire, laquelle coûte près de 100 millions d’euros par an à Londres.

Vous avez dit stratégique ?

Sources : presse belge, Le Monde, AFP

Elisabeth Studer – 04 janvier 2015 – www.leblogfinance.com

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