« Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers »

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EADS, rebaptisé Airbus Group le 1er janvier, est en plein boom. Le chiffre d’affaires et la rentabilité progressent. La restructuration annoncée le 9 décembre était-elle vraiment nécessaire ?

Absolument ! Nous devons renforcer la compétitivité de nos activités militaires et spatiales : les budgets de nos clients dans la défense stagnent ou diminuent, et aucun grand programme n’est en vue avant de nombreuses années. De plus, nous sommes confrontés à une concurrence toujours plus rude sur tous les marchés export. Nous préparons le long terme et créons le leader européen du secteur.

Mais doubler de marge opérationnelle dès 2015, n’est-ce pas trop ambitieux ?

C’est un défi pour nous. Si nous voulons que les actionnaires continuent d’investir dans Airbus Group, nous devons atteindre des retours sur investissement attractifs – ni plus ni moins. La création d’Airbus Defence & Space va nous aider à atteindre cet objectif.

La transformation d’EADS en Airbus Group marque-t-elle une reprise en main de la maison mère ?

Il n’y a aucun changement. Nous avons trois divisions fortes, avec Airbus, Airbus Defence & Space et Airbus Helicopters [ex-Eurocopter]. Les patrons de ces divisions ont l’entière responsabilité sur les profits ou les pertes de leurs branches, dont ils ont la charge totale.

Dix-huit mois après votre nomination comme président exécutif, EADS est-elle vraiment une entreprise normale ?

Avec notre nouvelle gouvernance, 70% du capital dans le flottant, un niveau de l’action qui a largement progressé, et les décisions stratégiques qui ont été prises cette année, oui, nous sommes une société normale.

C’était impensable il y a encore deux ans. Toutes les personnes qui ont contribué à ce succès doivent en être fières. Le seul critère sur lequel nous ne sommes pas une société normale, c’est notre ligne de produits : nous faisons voler des engins, nous offrons l’accès à l’espace, nous contribuons à la sécurité nationale et européenne.

Appréciez-vous autant le job de patron d’EADS que celui de président d’Airbus ?

Je suis ravi d’avoir eu la chance de diriger Airbus pendant cinq ans, et je suis tout aussi ravi d’avoir l’opportunité de présider EADS en ces temps de profonds changements.

J’ai pu construire sur les fondations posées par Louis Gallois de 2007 à 2012. Nous avons bien travaillé en 2013, mais nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers.

Votre surnom, Major Tom, vous convient-il ?

Que je l’aime ou pas, Major Tom est devenu une part de mon branding personnel. Honnêtement, je peux vivre avec ! [Rires.]


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