Participer à Davos: au fait, combien ça coûte ?

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Ne vient pas Davos qui veut! Pour sa 44è édition, le sommet des puissants, dont les travaux s’ouvrent, mercredi 22 janvier, attend 2.500 participants, tous conviés « sur invitation ».

650 politiques de haut vol ont été sollicités, 300 ont répondu présents, dont 40 chefs d’Etat et de gouvernement, parmi lesquels les Premiers ministres David Cameron, le Britannique, ou Dilma Roussef la Brésilienne. Côté français, si François Hollande est absent, quatre ministres anglophones seront présents: Pierre Moscovici, Laurent Fabius, Fleur Pellerin et Pascal Canfin.

Mais, à Davos, il y a aussi, et surtout, des patrons, dont les entreprises font tourner la machine. Ils seront 1.500 leaders du privé, tous mécènes du World Economic Forum (WEF), la fondation genevoise -apolitique et à but non lucratif- qui organise le sommet de Davos.

Chiffre d’affaires minimum de 5 milliards

Car le rendez vous de l’élite de la planète ne pourrait fonctionner sans ces généreux « partenaires », qui apportent matière grise et gros sous. Elles sont mille entreprises, mille pas une de plus, à contribuer. Avec une condition: avoir un chiffre d’affaires minimum de 5 milliards de dollars. Trois types d’engagements peuvent les lier, avec trois statuts.

Celui de « membre » qui coûte une cotisation annuelle de 50.000 francs suisses (40.000 euros) et donne droit à une entrée à Davos. Celui de « partenaire industriel » qui coûte 250.000 francs suisses (environ 200.000 euros) de cotisation par an et donne droit à deux places dans la station des grisons et celui de « partenaire stratégique » qui coûte 500.000 francs suisses (400.000 euros) par an, et qui génère quatre invitations et même cinq, si une femme est présente.

Mais ces invitations ne dispense pas de s’acquitter d’une participation aux frais de 27.000 francs suisses par personne, participation qui ne couvre pas le logement –hors de prix dans la station des grisons- et l’acheminement, compliqué (compter 4 heures en voiture de Genève et une heure et demi de Zürich).

« La possibilité de faire passer des messages »

Directeur au WEF et responsable des relations avec les entreprises partenaires, Alex Wong travaille avec une vingtaine de collaborateurs. A Davos il sera sur le pied de guerre, veillant, entre autre, à la bonne marche de plusieurs conférences dites « en session fermée », c’est à dire ultra confidentielles et, évidemment, très prisées. « Je vais m’occuper d’une quinzaine d’entre elles, par exemple celle sur la corruption, le secteur minier ou les infrastructures de demain. Nous y travaillons depuis plusieurs mois, pour assurer un panel de participants équilibrés, des discussions qui déboucheront sur des résultats concrets. Le temps d’une table ronde, les leader d’un même secteur ne sont plus concurrents, mais participeront ensemble à trouver des idées qui permettront d’améliorer leur environnement ». Le directeur raconte que c’est lors d’une de ces sessions fermées qu’est née l’idée, entre poids lourds du BTP, de créer un fond de secours immédiatement opérationnel, après le Tsunami de 2004.

Lorsqu’on demande à Alex Wong ce qu’apporte Davos aux entreprises partenaires, des multinationales bardées de juristes, d’avocats et de lobbyistes, il répond sans hésiter: « Le soft power, la possibilité de rencontrer les acteurs clé, d’influencer l’agenda économique, de faire passer des messages ».

Sept grands patrons en auront particulièrement l’occasion, cette année. Nommés pour l’édition 2014 vice présidents de Davos, ils sont astreints à rester les 3 jours au Forum. Parmi eux, l’Américaine Marissa Meyer, la numéro 1 de Yahoo et le Français Christophe de Margerie, PDG de Total


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