Les discussions sur un éventuel nouveau programme d’aide pour la Grèce n’interviendront pas avant la fin de l’été, a priori en août, a indiqué lundi 17 février le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, ce qui devrait refroidir les attentes des autorités grecques.
« Si le programme actuel est respecté, il y aura des tranches d’aide versées (à la Grèce) d’ici mai (…) Il n’y aura pas d’urgence à parler d’un nouveau programme d’aide pour la Grèce, donc nous discuterons de l’avenir en août », a-t-il affirmé lundi lors de son arrivée à la réunion de la zone euro à Bruxelles.
« Nous avions toujours dit que nous attendions la publication fin avril des chiffres officiels d’Eurostat concernant l’excédent primaire (de la Grèce). Si un nouveau plan d’aide est nécessaire, cela nous amènera après l’été », a-t-il indiqué, tout en soulignant que la question serait désormais de « réduire » la dette grecque.
« C’est précisément ce dont nous parlerons après l’été. Comment allons-nous réduire la dette grecque et qui va le faire? », a-t-il ajouté.
Cette déclaration devrait refroidir les autorités grecques qui espéraient des discussions plus tôt dans l’année sur ce sujet sensible, qui agite beaucoup en Allemagne.
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, voulait envoyer à la Grèce « un signal de solidarité » avant le scrutin européen prévu fin mai, mais la chancelière Angela Merkel a mis un frein à ce projet dimanche, selon l’hebdomadaire der Spiegel.
Excédent budgétaire primaire
La dirigeante conservatrice a averti le gouvernement grec qu’il ne devait pas compter sur un signal de Berlin quant à un éventuel nouveau plan d’aide avant les élections européennes, alors qu’Athènes misait sur un allègement rapide de sa dette, en vertu d’engagements pris par ses partenaires européens fin 2012.
Les créanciers de la Grèce avaient promis d’aider une nouvelle fois le pays et de se pencher sur la viabilité de la dette s’il enregistrait un excédent budgétaire primaire, ce qui devrait avoir été le cas en 2013.
Selon le Premier ministre grec Antonis Samaras, Athènes a dégagé un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) de plus de 1,5 milliard d’euros en 2013, dépassant les exigences de ses prêteurs. Les chiffres officiels seront publiés fin avril.
Entre-temps, la Grèce devrait, si tout va bien, recevoir des tranches d’aide de ses bailleurs dans le cadre du programme actuel, ce qui devrait assurer ses besoins jusqu’à la fin de l’été, selon Jeroen Dijsselbloem.
La troïka des créanciers du pays (Banque centrale européenne, Commission européenne et Fonds monétaire international) va « retourner en Grèce dans les jours qui viennent » et reprendre son examen des comptes du pays, a indiqué le chef de file de la zone euro, avertissant qu’il n’y avait « pas de garantie » de résultat.
Déjà 107 milliards d’euros de dettes effacées
« Il y aura des besoins de financement importants en mai, mais j’ai confiance dans le fait que ce sera gérable », avait affirmé plus tôt Wolfgang Schäuble à Bruxelles, tablant sur un déboursement avant cette échéance.
Un accord préliminaire sur le déboursement de la prochaine tranche d’aide pourrait intervenir en mars, a de son côté estimé le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn, lors de la conférence de presse concluant la réunion de l’Eurogroupe mais « il y a encore beaucoup de travail à faire », a-t-il prévenu.
Parallèlement, des discussions pourraient être engagées pour combler un trou de financement dans le programme actuel grec, a indiqué M. Rehn.
En échange de mesures draconiennes, la Grèce a déjà reçu deux programmes de prêts de 240 milliards d’euros au total et a bénéficié d’un effacement de dette de 107 milliards d’euros consenti par ses créanciers privés. Malgré ces aides massives, sa dette publique reste à des niveaux insupportables (autour de 175%). La zone euro doit encore verser 10,1 milliards d’euros à la Grèce dans le cadre du second plan d’aide, qui s’achève fin 2014.
(Avec AFP)
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