Pour sortir par le haut pour l'industrie, renforcer nos usines

Le gouvernement appelle à des relocalisations industrielles et au développement de l’industrie nationale, autant pour pallier les carences constatées au début de la crise (masques, respirateurs, principes actifs…) que pour favoriser la relance par la production manufacturière. Un défi, car ce mouvement de retour de l’industrie sur notre sol n’a rien de spontané. Après chaque récession, la France – comme l’OCDE dans son ensemble – a subi, au contraire, des vagues de délocalisations. En effet, lors des sorties de crise, les industriels veulent redresser leur rentabilité et vont s’implanter dans les pays où les coûts de production sont les plus faibles. A attractivité constante, nous allons donc voir fondre, dans les mois à venir, une partie de notre maigre secteur industriel (voir graphique).

Certes, cette nouvelle vague de départs d’unités de production ne ressemblera pas aux précédentes : échaudées par les difficultés logistiques rencontrées avec les plateformes chinoises pendant la crise, les entreprises choisiront de s’implanter dans une périphérie plus immédiate – les pays low cost d’Europe ou ceux du Maghreb. Mais pour notre PIB, le résultat sera le même : une baisse de la cont…

ons industrielles et au développement de l’industrie nationale, autant pour pallier les carences constatées au début de la crise (masques, respirateurs, principes actifs…) que pour favoriser la relance par la production manufacturière. Un défi, car ce mouvement de retour de l’industrie sur notre sol n’a rien de spontané. Après chaque récession, la France – comme l’OCDE dans son ensemble – a subi, au contraire, des vagues de délocalisations. En effet, lors des sorties de crise, les industriels veulent redresser leur rentabilité et vont s’implanter dans les pays où les coûts de production sont les plus faibles. A attractivité constante, nous allons donc voir fondre, dans les mois à venir, une partie de notre maigre secteur industriel (voir graphique).

Certes, cette nouvelle vague de départs d’unités de production ne ressemblera pas aux précédentes : échaudées par les difficultés logistiques rencontrées avec les plateformes chinoises pendant la crise, les entreprises choisiront de s’implanter dans une périphérie plus immédiate – les pays low cost d’Europe ou ceux du Maghreb. Mais pour notre PIB, le résultat sera le même : une baisse de la contribution de l’industrie à notre richesse.

Que faire face à cette réalité contrariante ? Subventionner la production, comme l’Etat le fait sur les batteries, par exemple ? Cela peut fonctionner dans certains domaines, notamment celui du médicament.

Capacité de production manufacturière (Base 100 en 1998)

Après chaque récession, comme en 2009, la France subit une vague de délocalisations contrairement à l’industrie d’outre-Rhin.

Impossible pour autant de faire de ces aides sectorielles une politique économique globale. La baisse des charges et de la fiscalité, à l’image de celle engagée sur les impôts de production, n’apparaît pas davantage comme une solution globale et satisfaisante : nous ne parviendrons jamais à faire chuter nos coûts au niveau de nos concurrents asiatiques.

Mieux vaut donc envisager une sortie par le haut. Il faut accroître simultanément la numérisation des usines, d’une part, et nos compétences, d’autre part, grâce à la formation et à l’apprentissage. Une robotisation plus avancée, couplée à des formations adaptées – afin que les salariés répondent aux nouvelles conditions de production -, permettront d’améliorer notre attractivité. Cela malgré nos coûts salariaux élevés.

Dans ce schéma, les nouvelles usines digitales ne devront plus se heurter aux pénuries d’emploi qui freinent leur développement. L’effort sera long, à en croire les évaluations de l’OCDE sur la compétence des adultes, qui montrent une chute constante de la France dans les classements. Mais c’est à cette condition que nous parviendrons à maintenir un Etat social généreux avec des salaires élevés, susceptibles de limiter les inégalités.

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