Quand la Russie proposait à l’Egypte d’honorer à sa place ses contrats gaziers avec l’Europe

Information occultée par la plupart des grands medias internationaux. Et pourtant, elle pourrait à elle seule expliquer les enjeux liés à la situation politique égyptienne.
En avril dernier, le journal russe Ria Novosti indiquait – certes, en version anglaise – que le ministre russe de l’énergie Alexander Novak lui avait déclaré que l’Egypte recherchait l’aide du géant gazier russe Gazprom pour l’aider à honorer ses livraisons de gaz vers l’Europe, compte-tenu du déficit de production enregistré dans le pays. On croit rêver … une telle situation étant quasiment idyllique pour la Russie, alors que l’Union européenne tente actuellement de s’affranchir autant que faire se peut de la suprématie gazière russe.

Alexander Novak avait par ailleurs ajouté que l’Egypte était actuellement confrontée à des difficultés pour satisfaire ses contrats d’exportation, en raison des pénuries de gaz sur son marché intérieur.

Certes, Ria Novosti indiquait alors que Gazprom était en cours de réflexion afin de décider quelle position adopter … mais la décision semble déjà prise. Une aubaine pareille n’arrive qu’une fois … à moins de la provoquer.

La solution serait même déjà trouvée  : le volume de gaz que l’Egypte était censé exporter en vertu d’un contrat pourrait être au final destiné à la consommation intérieure égyptienne, le géant gazier russe « acceptant » de satisfaire le contrat conclu entre la partie égyptienne et ses clients européens via un accord de swap.
Une manière détournée pour Moscou d’accroître ses livraisons de gaz vers l’UE, alors que cette dernière tente de trouver d’autres sources d’approvisionnement.

Mohamed Morsi, alors président égyptien en exercice, avait indiqué parallèlement à l’issue d’une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine que la Russie et l’Egypte s’étaient mises d’accord pour renforcer leur coopération énergétique.

Une rencontre avait eu lieu la semaine précédente entre le PDG de Gazprom, Alexey Miller et Mohamed Kamal Abdel Hamid, le ministre égyptien du pétrole et des ressources minières.

Les autorités égyptiennes avaient alors proposé aux entreprises russes Gazprom neft, Lukoil, Gazprom et Novatek de participer au développement de champs de pétrole et de gaz offshore et onshore sur territoire égyptien. « Les entreprises, ce que je comprends, sont intéressés », avait alors ajouté Novak.

Rappelons enfin que la production de gaz et de pétrole égyptienne est en déclin depuis quelques récentes anénes.
En janvier dernier, le gouvernement égyptien avait indiqué que la production de pétrole avait chuté de 3 % en valeur glissante annuelle, tandis que la production de gaz baissait de 9 %.

Sources : Ria Novosti, Reuters

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com  – 11 juillet 2013


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