Scandale du Libor : la banque Rabobank écope d’une amende de 774 millions d’euros

Une cinquième banque vient d’être rattrapée par le scandale du Libor. L’institution financière néerlandaise Rabobank a écopé, mardi 29 octobre, d’une amende de 774 millions de dollars. Une somme qu’elle doit payer en raison de l’implication d’une trentaine de ces employés dans la manipulation des taux d’intérêt Libor et Euribor. Des salariés qui, d’après Rabobank, ont eu des « comportements inapropriés ».

Cette amende va devoir être versée à quatre autorités compétentes dans trois pays: le parquet national aux Pays-Bas, l’Autorité de conduite financière (FCA) en Grande-Bretagne, le régulateur des marchés de produits dérivés (CFTC) et le département de la Justice aux États-Unis.

Le directeur de Rabobank Piet Moerland a présenté sa démission « avec effet immédiat à la lumière des conclusions des enquêtes sur le Libor et l’Euribor », a ajouté la banque.

« La faute professionnelle de Rabobank est parmi les plus graves que nous avons identifiée sur le Libor », a précisé le directeur du FCA Tracey McDermott dans un communiqué rendu public mardi 29 octobre. Il a ajouté que les « employés de Rabobank « ont traité la fixation du Libor comme un moyen potentiel de se faire de l’argent, sans aucune considération pour l’intégrité du marché »

Avalanche d’amendes

Le taux du Libor est l’un des plus importants au monde. Il est fixé sur la base de taux communiqués à Londres par un panel de banques internationales et a un impact sur les taux d’intérêt d’un grand nombre de prêts aux ménages et aux entreprises.

Si c’est Rabobank qui se retrouve sous le feu des projecteurs, elle est loin d’être la seule banque impliquée. Jusqu’à présent quatre autres institutions financières ont écopé d’amendes. La banque suisse UBS a été condamnée à payer un milliard d’euros en décembre 2012, la Royal Bank of Scotland s’en est tirée pour 445 millions d’euros en février 2013, et la banque Barclays a dû verser 328 millions d’euros. Quant à Icap, le courtier en bourse britannique, il a été condamné à une amende de 63 millions d’euros en septembre 2013.

Il reste encore près d’une dizaine d’autres acteurs majeurs du monde de la finance – comme le géant américain JP Morgan et la banque française Société Générale –  qui sont sous le coup d’enquête à travers le monde pour leur éventuelle implication dans le scandale du Libor.

Le scandale du Libor avait éclaté en juin 2012, quand la banque britannique Barclays avait annoncé qu’elle allait payer 290 millions de livres pour mettre fin à des enquêtes des régulateurs britanniques et américains sur des manipulations de ce taux entre 2005 et 2009.

La Commission européenne a présenté en septembre une législation pour mieux encadrer les indices de référence, en particulier les taux interbancaires comme le Libor, utilisés dans de nombreux contrats notamment immobiliers.

La Commission espère qu’elle sera adoptée par les États et le Parlement européen d’ici aux prochaines élections européennes en mai 2014.


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