Scandale Volkswagen : mise en place d’une prime à la casse ?

En vue de redorer son blason, et tenter de trouver une solution palliative aux titanesques mesures de rappel qu’il se doit désormais d’organiser, Volkswagen préparerait une offre commerciale  en Allemagne à destination des propriétaires qui accepteraient d’acheter une voiture neuve en vue remplacer leur véhicule équipé du logiciel truqué à l’origine de l’affaire.

Le groupe s’attend à ce que le coût du scandale, qui l’obligera à rappeler 8,5 millions de véhicules en Europe, dépasse les 30 milliards d’euros, rapportait le week-end dernier le mensuel allemand Manager Magazin.

L’objectif prioritaire pour le constructeur est donc à la fois de réduire les coûts et de stabiliser les ventes. Chose que permettraient des incitations à l’achat pour les propriétaires de VW, tout en soulageant la pression sur les concessionnaires VW, en contact direct avec la clientèle.

Selon l’agence de presse, l’offre commerciale pourrait être ciblée sur les propriétaires de véhicules équipés de moteurs diesel de 1,6 litre, sur lesquels la réparation sera la plus coûteuse.

L’offre ne serait dans un premier temps valable qu’en Allemagne, pays où circulent près de 2,4 millions de voitures équipées du logiciel incriminé, mais le programme pourrait s’étendre à la Suisse. «Une prime de ce genre ne remplace pas l’amélioration du véhicule concerné, qui doit de toutes façons avoir lieu» comme s’y sont engagés constructeur et importateur, a toutefois tenu à préciser Livio Piatti, porte-parole de Volkswagen en Suisse.

 – Une prime à la casse au final moins coûteuse qu’une vaste opération de rappels ? – 

Le constructeur a été contraint à remettre aux normes antipollution quelque 8,5 millions de voitures d’ici à la fin de l’année 2016, un calendrier qui s’annonce d’ores et déjà difficile – voire très difficile – à respecter.

Si une partie des véhicules pourront faire l’objet que d’une simple mise à jour logicielle (laquelle limiterait cependant les performances des moteurs), d’autres devront faire l’objet d’une véritable transformation mécanique, à travers l’installation d’un système de traitement spécifique des particules polluantes.

Une procédure qui se veut complexe et coûteuse. « S’il faut faire de la place ou refabriquer des pièces, on le fera. Cela ne coûtera rien au client, bien entendu », disait Matthias Müller au début du mois. Evoquant à cette occasion, l’éventuelle création d’ateliers temporaires dans tous les marchés concernés. Pour un montant qui pourrait au final s’établir à un niveau bien supérieur à celui de la mise en œuvre de « prime à la casse ».

Sources : Agence DPA, Manager Magazin, Reuters

Elisabeth Studer – 27 octobre 2015 – www.leblogfinance.com

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