Sophia Loren fête ses 80 ans sur Arte

ARTE REND HOMMAGE A SOPHIA LOREN

Le dimanche 14 septembre, Arte dédie sa soirée à Sophia Loren avec la diffusion de « Mariage à l’Italienne » de Vittorio De Sica et « Pain, amour, ainsi soit-il » de Dino Risi. L’occasion de célébrer, avec six jours d’avance, les 80 ans de la plus célèbre des actrices italiennes.

Sophia Loren à Cannes en mai 2014

L’occasion de célébrer, avec six jours d’avance, les 80 ans de la plus célèbre des actrices italiennes. Ci-contre, Sophia Loren à Cannes en mai 2014

La Fille du fleuve

Figurante dès ses 16 ans en 1950, Sophia Sciolone participe au concours de Miss Italie, où elle arrive seconde. Héroïne de romans-photos, ses rôles s’épaississent, apparaissant comme jeune femme victime de « La Traite des blanches » de Luigi Comencini, ou même seins nus dans « Deux nuits avec Cléopâtre ». Devenue Loren en 1952, elle est la co-vedette en 1954 aux côtés de Silvana Mangano de « L’or de Naples » pour Vittorio De Sica. La même année, « La Fille du fleuve », un mélodrame signé Mario Soldati, lui permet de dépasser les frontières en séduisant 2,64 millions de Français lors de sa sortie en novembre 1955.

Attila Fléau de Dieu

Produit par Carlo Ponti, son futur mari, et Dino De Laurentiis, « Attila fléau de dieu » de Pietro Francisci marque la première rencontre de Loren avec une star américaine, Anthony Quinn. Ce dernier est en Italie, tournant simultanément « La Strada » de Fellini. Les deux stars sympathisent et se retrouveront à nouveau pour « L’Orchidée noire » et « La diablesse en collant rose ». Sommet du kitsch pour certains, ce péplum somptueux est le premier grand succès de l’italienne sur le sol américain, récoltant 2 millions de dollars en 10 jours d’exploitation, 5,145 milliards de lires en Italie et 1,612 million de spectateurs en France lors de sa sortie en novembre 1955.

Pain,amour, ainsi soit-il...

Dans le troisième opus de la série des « Pain, amour… », Sophia Loren remplace Gina Lollobrigida auprès de Vittorio De Sica, toujours dans la peau du maréchal Carotenuto de ce « Pain, amour, ainsi soit-il… » La comédienne retrouve ici Dino Risi derrière la caméra avec lequel elle vient de tourner Le Signe de Vénus, un autre fleuron de la comédie italienne. Le film triomphe avec 7.929 milliards de lires de recettes et 2, 528 millions de spectateurs en France en mars 1956.

Ombres sous la mer

Sur les conseils de Carlo Ponti, Sophia Loren prend des cours afin de perfectionner son anglais. Le producteur lui décroche plusieurs contrats aux Etats-Unis pour trois films en 1957, faisant de Loren une star internationale. Le premier s’intitule « Ombres sous la mer », est mis en scène par Jean Negulesco et est tourné en Grèce. Elle y interprète une pêcheuse d’éponges qui découvre une statue antique. L’actrice ne garde pas un souvenir mémorable des prises de vue avec son partenaire Alan Ladd, qui lui semble très réservé. Sorti en Cinémascope, le film est un échec relatif pour la 20th century fox, société productrice du film. Budgeté à 3,3 millions de dollars, le film ne rapporte que 2,2millions de dollars sur le sol américain et 2,4 millions de dollas à l’international. 1,334 million de Français seront toutefois attiré par cette première aventure américaine de Loren. « La Cité disparue » et « Orgueil et passion » seront en 1957 des films bien plus rentables.

La Paysanne aux pieds nus

En 1960, Loren revient en Italie pour tourner dans 3La Paysanne aux pieds nus » (également connu en France sous son titre original : « La Ciociara ») ou elle y côtoie un Jean-Paul Belmondo étonnant. Ce formidable drame d’une rare cruauté, signé Vittorio De Sica, est l’un des titres phares dans la carrière de Loren. Récompensé par un prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes, l’actrice obtient également pour sa prestation le David di Donatello, un Bafta, un Golden Globe, et encore mieux, le premier Oscar de la meilleure actrice attribué à une comédienne ne s’exprimant pas en anglais dans un film. Le public est également au rendez-vous, aussi bien en Italie (9.652 milliards de recette), qu’en France (2,03 millions de spectateurs).

Le Cid

Réalisé en 1961 par Anthony Mann, « Le Cid » raconte l’histoire de Rodrigue combattant les maures, tandis qu’il perd l’amour de Chimène en tuant le père de cette dernière en duel. Cette superproduction monumentale au ton épique (budgeté à 8 millions de dollars) permet à Sophia Loren de toucher 1 million de dollars pour son cachet. Une somme exorbitante pour l’époque, seule Elizabeth Taylor a touché ce montant durant les prises de vue de Cléopâtre. Son partenaire, Charlton Heston (payé pratiquement moitié moins), en prend ombrage durant le tournage, et va instaurer de très mauvais rapports avec Loren, perturbant Mann et sa direction d’acteurs. Par contre « Le Cid » est un triomphe planétaire. Numéro 1 au box-office italien (11,179 milliards de lires de recettes), rapportant 26,6 millions de dollars aux USA, le film est applaudi en février 1962 par 4,226 millions de Français.

Mariage à l'italienne

Après « Hier, aujourd’hui et demain », comédie à sketchs de 1963, Loren retrouve l’année suivante la même équipe (Vittorio de Sica à la mise en scène, et Marcello Mastroianni comme partenaire), pour Mariage à l’italienne. Comédie satirique abordant le drame pour quelques séquences, le film est un classique du genre, et l’un des summums du duo made in Italie. Le public transalpin répond présent comme toujours (10,760 milliards de lires de recettes), tandis que 1,188 million de cinéphiles français dégustent cette farce ou le mâle italien est maltraité, tout comme son épouse d’ailleurs.

Arabesque

Surfant sur la mode des James Bond, « Arabesque » mélange agréablement humour, poursuites, exotisme à l’espionnage. Cette fois ci, Sophia Loren fait équipe avec Gregory Peck en plein swinging London. Réalisé par Stanley Donen, le film est d’une classe folle. Outre Maurice Binder pour la fabrication du générique (et aussi concepteur des génériques de toute la saga James Bond), on pourra écouter une musique d’Henry Mancini (Charade, Diamants sur Canapé, La Panthère rose), et regarder une Sophia Loren entièrement habillée par Christian Dior. Considéré aujourd’hui comme un must du genre, Arabesque n’emballe pas les foules à sa sortie. Le film rembourse son budget de 4,8millions de dollars avec 5 millions de dollars de recettes pour les Etats-Unis et le Canada, et totalise 1,210 million de fauteuils en France durant le mois d’août 1966.

Verdict

En 1974, Sophia Loren se confronte à Jean Gabin dans « Verdict » d’André Cayatte. Impitoyable mais aussi vulnérable, elle y incarne une femme qui kidnappe l’épouse du président de la cour d’assises afin de faire acquitter son fils, accusé de viol et de meurtre. Ce duel au sommet passionne 1,537 million de Français lors de sa sortie en salles.

Une Journée particulière

Avec « Une Journée particulière » (1977), Loren retrouve Marcello Mastroianni et travaille pour une unique fois sous la direction d’Ettore Scola. Le film raconte, en 1938, la rencontre d’une mère de famille nombreuse et d’un homosexuel célibataire dans un immeuble abandonné par ces habitants, tous partis voir le défilé réunissant Mussolini et Hitler. Chef-d’œuvre incontournable, Scola prend ses deux acteurs à contre-emploi. Mastroianni casse son image de beau latin lover pour interpréter cet homosexuel émouvant, tandis que la bombe Loren s’est transformé en femme au foyer délaissée par sa propre famille. Dernier grand premier rôle pour l’actrice, le film émeut 1,076 million de français lors de son exploitation.

Prêt-à-porter

La comédienne apparaît de moins en moins au cinéma, se consacrant plutôt au petit écran. On la verra notamment dans un biopic qui lui est dédié, ou elle incarne sa mère et son propre rôle, ainsi qu’un remake de « La Ciociara » signé Dino Risi en 1989, ou elle réendosse le personnage du film de De Sica. Son retour dans les salles obscures se fait avec Prêt-à-porter de Robert Altman. A l’affiche, on retrouve une pléiade de stars (Kim Basinger, Forest Whitaker, Lauren Bacall etc..) dans des petits rôles. Pour l’occasion, elle retrouve pour une dernière fois Marcello Mastroianni, son alter égo masculin. Ce film sur la mode et le monde qui l’entoure attire néanmoins 811.000 spectateurs en mars 1995. Pas mal pour un film d’auteur signé Altman.

Nine

Remake musical du « Huit et demi » de Federico Fellini, Nine met en scène les angoisses et les obsessions d’un cinéaste à une semaine de tournage de son nouveau projet. Chaotique et exubérant, le cinéaste Rob Marshall rate son objectif malgré la présence des belles Pénélope Cruz, Marion Cotillard, Nicole Kidman et Kate Hudson. On comprend que Sophia Loren ai eu envie de se mélanger à ce joli monde. Surtout qu’elle y incarne la mère de Daniel Day-Lewis, un comédien hors-normes. A sa sortie, le film est un échec cuisant puisqu’il a coûté 80 millions de dollars, et ne rapporta que 19,6 millions de dollars aux USA. Idem en France, ou le film ne totalise que 363.486 spectateurs en mars 2010.


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