Suppressions d'emplois à AccorInvest: le cri de colère des salariés

Plusieurs dizaines de salariés d’AccorInvest ont manifesté ce jeudi 14 janvier devant l’hôtel Novotel Paris-Centre Tour Eiffel, situé dans le XVe arrondissement de la capitale. Un mouvement à l’initiative des élus Force ouvrière (FO) de cette société détenue à 30% par le groupe Accor, le numéro un européen de l’hôtellerie. « Il s’agit pour nous de protester contre l’annonce de la direction d’AccorInvest de supprimer 70 emplois en France », explique Gilles D’Arondel, secrétaire de FO à Accor et à AccorInvest. AccorInvest, qui détient près de 900 hôtels dans le monde, a annoncé la veille qu’il envisageait la suppression de 1.900 emplois en Europe dont environ 770 en France, conséquence de la crise sanitaire qui a fait chuter le chiffre d’affaires du groupe de 70%.

« Dans le but de contenir les effets de cette crise sur le long terme, AccorInvest envisage un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui concernerait près de 1.900 postes au sein de l’entreprise, au niveau européen », a écrit dans un communiqué le groupe, ex-filiale d’Accor qui exploite principalement des marques du géant français de l’hôtellerie (Ibis, Novotel, Mercure…). Cela représente près de 9% des emplois du groupe sur l

e continent.

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Les personnels d’étage et de restauration sont visés

En France, 767 postes sont concernés par cette restructuration, dont « 709 dans les hôtels et 58 dans les sièges », selon FO, qui dénonce « une saignée sociale ». Un porte-parole d’AccorInvest confirme qu' »environ 770 postes » seront concernés dans le pays.

Dans le détail, en France, les personnels d’étage (309 postes concernés) et de la restauration (218 postes) sont les plus touchés par ce plan, selon Ange Romiti, responsable de l’hôtellerie au sein de la fédération CGT Commerce et Services. « L’enjeu à court terme mettra en difficulté l’entreprise demain », estime le représentant CGT, qui craint que les salariés qui resteront se retrouvent en sous-effectif lorsque les touristes reviendront. « C’est un choix irrationnel et illégitime dans un secteur qui a une forte capacité de rebond », abonde Nabil Azzouz, secrétaire fédéral FGTA-FO.

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« Depuis le début de cette crise, AccorInvest a toujours eu pour principale préoccupation d’assurer la pérennité de l’entreprise et le maintien des compétences », se défend le groupe, qui assure avoir demandé un prêt garanti par l’Etat (PGE) et réfléchit à un renforcement de son capital, deux opérations d’un montant de chacune 470 millions d’euros. « Des mesures d’accompagnement importantes seront mises en place afin de favoriser la préservation de l’emploi, notamment grâce au reclassement et à la formation », précise AccorInvest. « L’entreprise se fixe jusqu’à la fin de l’année », pour définir les modalités de ce plan de départs, selon un porte-parole du groupe, assurant que « l’objectif est d’avoir un dialogue serein face à une crise historique. »

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