Tavares veut redresser la situation « inacceptable » de PSA en Chine

Carlos Tavares est loin d’être satisfait des mauvaises performances de PSA en Chine, et il le dit ! S’exprimant dans le cadre du salon automobile de Shanghai, le président du directoire du groupe automobile a axé son propos sur les mauvais résultats commerciaux et financiers de PSA dans l’Empire du Milieu.

Le patron de PSA estime désormais que la situation dans laquelle se trouve le groupe en Chine n’est « pas acceptable », pointant du doigt la forte baisse des ventes enregistrée l’année dernière, alors même que le marché automobile chinois affichait une progression. « Nous pensons que nous devons et que nous pouvons mieux faire », a-t-il déclaré à des journalistes.

Pour rappel, PSA (marques Peugeot, Citroën et DS), présent en Chine via des co-entreprises avec des sociétés locales, dont son actionnaire Dongfeng, y a écoulé 615 000 voitures en 2016. les chiffres parlent d’eux-même : la chute enregistrée par le constructeur durant l’année est de 16 %, le  premier marché automobile mondial enregistrant parallèlement une croissance de 15 % à 24,38 millions d’unités.

Cette contre-performance pourrait être due à  une inadéquation des gammes au marché. Les SUV, crossovers et 4×4 aux allures citadines ont en effet désormais le vent en poupe en Chine puisqu’ils représentent  40 % du marché à l’heure actuelle.

Face à cette dégringolade des ventes, l’entreprise semble donc avoir été quelque peu optimiste en affirmant pouvoir atteindre le million d’unités vendues en Chine à l’horizon 2018. Le Citroën C5 Aircross, présenté au Salon de Shanghai aura donc la lourde tâche de permettre au groupe PSA d’améliorer ses performances.

Pour tenter de redresser la barre, Carlos Tavares a promis de travailler « d’arrache-pied ». Une pression accrue ne devrait pas tarder à se faire sentir sur les salariés et commerciaux et équipes marketing. Les défis de PSA en Chine « ne sont pas que des défis de produits, mais des défis réseau, de politique commerciale, des défis de communication-marketing», a d’ailleurs indiqué le président du directoire.

Les équipes du secteur financier ne sont pas être en reste, le patron de PSA indiquant parallèlement que son groupe avait besoin d’accélérer ses réductions de coûts en Chine s’il voulait être à même d’y réussir le redressement promis à l’horizon 2021. Plus direct encore, Carlos Tavares a déclaré que PSA avait besoin d’un nouveau business model sur le territoire chinois.

Si la Chine constitue pour des raisons historiques le principal axe d’internationalisation des ventes du groupe, la concurrence des constructeurs chinois pèse de plus en plus lourdement sur ses performances économiques et commerciales enregistrées dans le pays.

Pour rappel, à l’instar des mesures prises en Europe, en Amérique latine et en Russie, PSA a engagé un plan de redressement dans ses filiales chinoises. Il espère ainsi d’ici 2021 porter à 10% la marge du groupe en Chine et en Asie du Sud-Est. Néanmoins Carlos Tavares a reconnu mardi que la cible de 20% de réduction de coûts en deux ans, par rapport aux niveaux de 2015, s’avérait être une tâche difficile.

Le groupe souhaite également procéder à l’assainissement des concessionnaires. Carlos Tavares a d’ores et déjà prévenu que PSA ne pouvait se permettre de soutenir éternellement ceux parmi eux « qui se mettent d’eux-mêmes en marge négative ». Selon le patron de PSA, quelques dizaines d’entre eux seraient  en difficulté, victimes de la  guerre des prix qui fait rage sur le marché depuis 2015. Il estime également qu’un changement de politique commerciale  s’avère désormais nécessaire pour pouvoir se mettre en adéquation avec un marché bientôt aussi mature que celui de l’Europe. La maîtrise des coûts est selon lui un élément essentiel pour permettre d’offrir des marges de manœuvre aux secteurs commerciaux.

Sources : AFP, Reuters

Elisabeth Studer – 20 avril 2017 – www.leblogfinance.com

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