Wall Street : consolide devant le « fiscal cliff »

Wall Street reste assez fébrile ce lundi, à l’approche de l’échéance du « fiscal cliff ». Il n’y aura pas de statistiques de conjoncture avant mercredi aux États-Unis. Wall Street ne sera ouvert que pour une demi-séance ce lundi, veille de Noël, et fermera demain. Le trading reprendra normalement mercredi, dans des volumes qui devraient toutefois rester limités cette semaine. Le DJIA perd actuellement 0,23% à 13.160 pts, alors que l’indice Nasdaq recule de 0,33% à 3.011 pts. Mercredi, les opérateurs suivront à 15 heures environ l’indice S&P Case-Shiller des prix américains de l’immobilier. A 16 heures mercredi, l’indice manufacturier de la Fed de Richmond et l’indice de confiance des investisseurs de State Street seront connus. Dans l’actualité entreprises cette fois, il n’y a pratiquement aucune publication trimestrielle cette semaine à Wall Street. L’inquiétude monte d’un cran aux Etats-Unis, à propos du « fiscal cliff », alors qu’aucun accord concret ne se dessine pour l’heure entre républicains et démocrates sur les questions budgétaires et fiscales, à l’approche de la nouvelle année. Le « fiscal cliff » (mur ou falaise budgétaire) pourrait, rappelons-le, déclencher des augmentations d’impôts et réductions de dépenses automatiques évaluées à 600 milliards de dollars, susceptibles de plonger les USA en récession… Plusieurs responsables politiques américains se sont élevés contre l’irresponsabilité du Congrès, les probabilités d’un accord avant le 1er janvier 2013 étant désormais de plus en plus minces. John Boehner de la Chambre des représentants et le président Barack Obama, interrompront leurs discussions pour les fêtes de Noël. Il ne restera plus ensuite que quelques courtes journées pour conclure un accord éventuel, que le Congrès aura très peu de temps pour valider avant le 1er janvier. Quant au problème du plafond de la dette publique américaine, il devrait se poser de manière pressante en janvier, s’ajoutant aux turpitudes actuelles. VALEURS DU JOUR Google (-1%). Bientôt un nouveau protagoniste dans la guerre des smartphones ? Sept mois après avoir racheté Motorola Mobility, Google préparerait le lancement d’un téléphone sophistiqué destiné à écorner la domination d’Apple et de Samsung, affirme le Wall Street Journal. Un pari difficile sur un marché encombré, Motorola ne représentant actuellement que 3% à 4% des ventes de « smartphones » sous Android, le système d’exploitation pour mobiles de Google. Selon le journal américain, Motorola, racheté pour 12,5 milliard de dollars, travaille actuellement sur deux projets : d’une part des appareils qui seront commercialisés par l’opérateur américain Verizon Wireless, et d’autre part un nouveau mobile haut de gamme, doté pour l’instant du nom de code « X-phone », présenté comme une « rupture » par rapport aux produits existants… Le calendrier de lancement du futur appareil n’est pas précisé, au-delà d’une date prévue « courant 2013 ». Le WSJ évoque en outre des obstacles dans la mise au point de ce X-Phone. L’idée d’un écran flexible aurait même été envisagée, mais abandonnée face à la difficulté de la produire en grande série. Le téléphone devrait en revanche intégrer des fonctions très performantes en matière de photo (couleurs améliorées, prise de vue panoramique) et être doté d’une fonction de reconnaissance des mouvements issue du récent rachat de la start-up Viewdle par Google. Mohawk (-2%) a annoncé un accord final pour l’acquisition du Groupe Marazzi. Marazzi est l’un des plus importants fabricants et distributeurs de carreaux en céramique, en Russie, aux États-Unis, en Italie, en France et en Espagne. Le Groupe est détenu par la famille Marazzi et deux fonds de placement privés : Permira et Private Equity Partners. Le rachat de Marazzi par Mohawk se chiffre à 1,17 milliard d’euros. Marazzi gère des installations de production en Russie, aux États-Unis et en Europe de l’Ouest, employant environ 6.300 personnes. Herbalife (-6%) plongeait encore de 19% vendredi soir à Wall Street, après les accusations du gérant de hedge fund William Ackman, qui estime que le fournisseur de compléments nutritionnels ne serait qu’une « escroquerie pyramidale ». Ackman, le fondateur et PDG de Pershing Square Capital Management, a précisé avoir des positions de vente à découvert sur le titre Herbalife depuis des mois à Wall Street. Ackman gagne donc de l’argent quand la valeur chute en bourse. Le gérant avait présenté ses accusations jeudi lors d’une réunion de la Sohn Conference Foundation à New York. Ackman accuse Herbalife d’une présentation trompeuse de certaines informations financières, destinée à masquer la vraie nature de son activité. Le gérant juge que les distributeurs du groupe gagnent plus d’argent en recrutant qu’en vendant, ce qui définit selon lui « l’escroquerie pyramidale ». Michael Johnson, le PDG d’Herbalife, a démenti ces affirmations. La compagnie souligne que la présentation de l’investisseur était « une attaque malicieuse du modèle d’activité d’Herbalife basée largement sur des informations datées, déformées et imprécises »… « Herbalife n’est pas un complot pyramidal illégal », selon le groupe. Research In Motion (-1%) a dévissé finalement de 23% sur le Nasdaq vendredi, sous les 11$ dans un énorme volume. Le Canadien à la marque BlackBerry a prévenu d’un changement de stratégie de service et de pertes d’abonnés. Les ventes trimestrielles ont dévissé de 47% en glissement annuel. Le nombre d’utilisateurs du BlackBerry a reculé à 79 millions, soit une perte d’un million d’abonnés en comparaison du trimestre antérieur. Le titre avait initialement réagi positivement après la clôture jeudi, le groupe ayant précisé avoir renforcé sa position de trésorerie durant le trimestre à 2,9 milliards de dollars (+600 M$), avant le très attendu lancement du BlackBerry 10 fin janvier. Durant la conférence de présentation des résultats, RIM a cependant douché les espoirs des investisseurs. Le groupe prévoit de modifier son mode de facturation des commissions de services, ce qui menacerait une source de revenus d’abonnements conséquente. Seuls les abonnés désirant une sécurité renforcée payeront donc la commission, dans le cadre du nouveau service proposé. Les autres abonnés ne génèreraient donc plus que des revenus de services limités ou nuls. Alors que RIM joue sa survie avec le « BB10 », cette transition du modèle attendue l’année prochaine fait d’autant plus frémir les opérateurs. Pour le troisième trimestre fiscal, RIM a délivré jeudi soir un bénéfice net de 14 M$ soit 3 cents par titre, contre 265 M$ de profits un an avant. Hors éléments, le groupe aurait perdu 22 cents par titre sur le trimestre clos, contre 27 cents de perte par action de consensus. Les revenus ont chuté de 47% à 2,7 milliards.