A380 NEO: Emirates engage un bras de fer avec Airbus

Une interview au vitriol du patron d’Emirates publiée dans le Financial Times, le 17 mars jette de l’huile sur le feu. Tim Clark, qui réclame de longue date une version remotorisée du très gros porteur d’Airbus, exige désormais une réponse immédiate d’Airbus sur ce fameux A380 NEO. « Nous nous sommes vus en janvier à Toulouse, explique Tim Clark au FT. Je leur ai dit que je voulais une décision avant le milieu du mois de mars. Ils ont convenu qu’ils auraient une sorte de business plan en mars, et qu’ils le présenteraient à leur conseil d’administration ».

Pourquoi ce coup de sang? Emirates, qui représente à lui seul 44% des commandes du super-jumbo, avait fort peu apprécié la sortie du directeur financier d’Airbus Group Harald Wilhelm, qui avait évoqué fin décembre à Londres une possible fin de la production de l’A380 après 2018. Le patron d’Airbus Fabrice Brégier avait dû jouer les pompiers de service dès le lendemain, confirmant sa confiance dans le très gros porteur: « Oui, nous lancerons un jour un A380 NEO. Et je vais vous donner un secret: nous lancerons aussi un jour une version allongée de l’appareil ».

Carotte et bâton

Tim Clark a manifestement pris le PDG d’Airbus au mot. Et dégaine désormais à la fois la carotte et le bâton pour arracher le lancement d’un A380 NEO qu’il espère plus économe en carburant de 12à 15%, et disponible dès 2020. La carotte? Le PDG d’Emirates évoquait début mars une possible commande de « 100 à 200 » A380 NEO si Airbus se décide à lancer le programme. Soit une commande potentielle de 43 à 86 milliards de dollars, si l’on se réfère au prix catalogue de l’A380 actuel.

Le bâton? Le dirigeant britannique l’a brandi sans complexe dans le FT, évoquant un recours à Boeing en cas d’échec des discussions avec Airbus : « Je n’ai pas à leur parler de ça. Ils le savent ».

Guerre folklorique

Bien sûr, ce genre de menace est à relativiser. D’abord parce cette guerre des mots fait partie du folklore des relations entre les avionneurs et leurs grands clients du Moyen-Orient, Emirates et Qatar Airways en tête, un marché où les embrassades peuvent succéder aux empoignades en quelques minutes.

Ensuite parce qu’EmiratesLire la suite en cliquant ci-dessous

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