Acier : production mondiale en hausse de 1,4% malgré une chute monumentale en Ukraine

Impact à prévoir sur les cours et les coûts d’approvisionnement des groupes industriels : selon la Fédération mondiale de l’acier (WSA), la production mondiale d’acier brut a enregistré une hausse de 1,4% au mois d’août en valeur glissante annuelle. Principal facteur haussier : la croissance de la production asiatique. Qui permet de compenser la dégringolade observée en Ukraine.
Le mois dernier, la production mondiale a ainsi atteint 135 millions de tonnes (Mt), la Chine enregistrant une hausse de 1% (68,9 Mt), laquelle produit la moitié de l’acier mondial.
Autres hausses notables enregistrées : une progression de 2,2% au Japon à 9,3 Mt, de 8% en Corée du Sud à 5,3 Mt) et de 5,2%, 7 Mt en Inde.
En ce qui concerne l’Union européenne, la production d’acier a augmenté de 0,4% le mois dernier, pour s’établir à 12,1 millions de tonnes.
A noter toutefois un léger repli en Allemagne (-1%, 3,1 Mt) et une régression plus nette en France (-9,1%, 1,1 Mt).
Si la production d’acier de la Russie a quant à elle progressé de 5,8% (6,2 Mt), celle de l’Ukraine a dégringolé de 37% (1,8 Mt).
S’agissant des Etats-Unis, la production s’est accrue de 2,9% en août à 7,7 Mt.

Selon la WSA, le taux d’utilisation des capacités de production, pour les 65 pays de son panel, a atteint 74,2% en août, en retrait de 1,2 point sur le mois précédent (juillet 2014) et de 1,4 point sur un an (août 2013). Encore une fois, la situation en Ukraine  a un net impact sur ces chiffres.
Début septembre, le président du Service fiscal d’Ukraine, Igor Biloous, dont les propos étaient relayés par le site internet « la Voix de la Russie », indiquait qu’environ 600 entreprises ont été détruites dans le Donbass depuis le début de « l’opération antiterroriste ».
« 396 sociétés ont été détruites dans la région de Donetsk et environ 200 dans la région de Lougansk. Ce sont des sociétés qui ne seront pas redressées rapidement. Il s’agit de la destruction physique », avait-il précisé.
Si l’on en croit le haut fonctionnaire, « les pertes matérielles causées à l’infrastructure des entreprises par les combats sont considérables », car il s’agit d’une grande région industrielle.
Précisons que le Donbass est un bassin houiller, partagé entre l’Ukraine et la Russie, situé entre la mer d’Azov et le fleuve Don.
« Le football, les mines de charbon et les aciéries : telle est la trilogie gagnante du Donbass » affirmait en 2010 le journal la Croix. Ajoutant que si cette région située dans l’est de l’Ukraine ne représentait certes alors que 4 % du territoire du pays, elle abrite 12 % de sa population, tout en contribuant à hauteur de 20 % au PIB ukrainien et apportant 25 % des rentrées en devises du pays. «L’Ukraine a un déficit de son commerce extérieur de 7 milliards d’euros par an. Mais notre région est excédentaire de 6 milliards d’euros », relevait alors Iouri Makogon, chef du département d’économie de l’université de Donetsk.
« La chance du Donbass, c’est d’avoir sur son territoire l’ensemble des entreprises du cycle de la production métallurgique : mines de charbon, cokeries, hauts-fourneaux » ajoutait par ailleurs le journal La Croix. Quelques grands conglomérats s’y sont constitués, et parmi eux System Capital Management (SCM), la société de Rinat Akhmetov, ainsi que l’Union industrielle du Donbass, de Sergueï Taruta.
SCM contrôle plus de 90 entreprises dans le téléphone mobile, la banque, l’hôtellerie, les médias, le charbon et, bien sûr, la métallurgie. La plus grande société de SCM Group est Metinvest spécialiste du minerai et de l’acier, l’une des plus grandes compagnies d’Ukraine privées.

Sources : AFP, La Voix de la Russie, La Croix

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com – 23 septembre 2014


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