Aciérie : trois candidats pour Ascoval et Hayange

Trois groupes, l’Allemand Saarstahl, l’Italien Beltrame et le numéro un mondial de la sidérurgie, ArcelorMittal, sont intéressés par la reprise de l’aciérie Ascoval (Nord) et l’usine de rails d’Hayange (Moselle), propriété du groupe sidérurgique britannique Liberty Steel, en grande difficulté financière, indique l’AFP de sources syndicales.

Les Aciéries de Venise, qui faisaient partie du dernier carré des candidats à la reprise et envisageaient de remettre « 23 millions (d’euros) de la dette », ont finalement jeté l’éponge dans la soirée, ont indiqué à l’AFP Nacim Bardi, délégué CGT à Ascoval et Djamal Hamdani, délégué CFDT à Hayange. Jeudi à partir de 08H30, les deux sites ont un CSE extraordinaire en visioconférence « avec trois quarts d’heure d’entretien avec chacun » des désormais trois repreneurs potentiels, a précisé M. Hamdani.

Saarstahl, « qui ne voulait pas d’Ascoval il y a un an et demi » et réclamait « des aides de l’Etat entre 50 et 60 millions d’euros », a finalement « revu sa copie » mercredi soir et ne demande maintenant plus d’aides, a ajouté le syndicaliste. ArcelorMittal et Beltrame n’en demandaient pas, a-t-il indiqué.

Les trois candidats restant « achèteraient chaque site un euro symbolique », a-t-il ajouté.

« Complexité juridique »

Saarsthal a indiqué dans un communiqué vouloir faire d’Hayange « un actif-clef pour contribuer à la stratégie européenne de transition écologique des mobilités » et d’Ascoval « le pivot de l’acier vert » de son groupe. Chaque site aura un nouveau CSE indépendant lundi à 16H30. « Le gouvernement veut boucler tout pour la fin du mois », a ajouté M. Hamdani. Selon le délégué CGT d’Ascoval Nacim Bardi, « le problème c’est que Liberty n’a pas dit officiellement: +Je cède les sites+ ».

Avant le retrait des Aciéries de Venise, une source proche de la direction d’Ascoval avait confirmé quatre offres de reprise « sérieuses », mais souligné la « complexité juridique » du processus de cession, qui devrait être bouclé selon elle au 15 juillet. « Il faut que Liberty soit d’accord de vendre (…) La procédure privilégiée est celle dite +prepack cession+, une opération d’acquisition sans passer par une procédure collective de sauvegarde ou de redressement judiciaire », a-t-elle ajouté. Par ailleurs, « l’Etat, ayant mis beaucoup d’argent, dans un secteur stratégique, estime qu’il a son mot à dire », continue cette source.

Défaillances en chaîne

Liberty Steel, qui regroupe les activités d’acier du magnat britannique Sanjeev Gupta, a annoncé fin mai une restructuration et la mise en vente d’actifs au Royaume-Uni à la suite des difficultés rencontrées depuis la faillite de la société financière Greensill, dont il était l’un des principaux clients.

Quelques semaines plus tôt, l’entreprise expliquait avoir lancé la recherche de repreneurs pour ses sites français Ascoval et Hayange.

(Avec AFP)

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