Analyse et Stratégie : « 3% – 4,33% + 2,6% = 1,3% », ne vous attendez pas à plus de croissance mondiale cette année, dit un expert

« Dimanche 15 mars, la Fed a sorti la grosse artillerie. Taux à 0,25%, 700 milliards d’achat de titres publics sur différentes maturités. Résultat : des futures limit down (-5%) », au moment où les analystes d’Oddo BHF écrivaient leur note.

Car les marchés suivent aujourd’hui une chose en priorité : la vitesse de la propagation du coronavirus dans le monde, principalement en Europe et aux Etats-Unis, nouveaux épicentres après l’Asie, avec pour objectif principal de déterminer le moment du pic, synonyme de début de reflux du Covid-19 et, donc, de fin de blocage de l’économie mondiale. « On saura alors le niveau de l’impact négatif sur le PIB (…) C’est une évidence, mais plus longue sera la mise à l’arrêt de l’économie, plus fort sera l’impact », explique le cabinet.

8 semaines de confinement, un minimum

Les hypothèses d’Oddo BHF sont les suivantes : « Scénario de croissance mondiale avant épidémie 3% (en volume) ; Variation du PIB chinois -13% depuis la crise (en rythme annuel) ; Durée des mesures de confinement total 8 semaines ; Taux de ‘récupération’ de l’activité perdue 30% (cela peut paraître peu, mais la disruption liée à l’arrêt, la perte de ressources va peser sur le redémarrage). » Tout en considérant que cette durée de confinement doit être considérée comme un minimum puisque c’est déjà la durée observée en Chine, depuis la décision prise par Pékin le 23 janvier.

Conséquence, dans les chiffres : « Nous considérons une chute du PIB global de 13% pour une durée de quatre mois. L’impact négatif de ce coût d’arrêt se chiffre à 13% * 4/12 = -4,33%. Cet impact ne représente pas le choc net puisque nous estimons que le monde bénéficiera durant 8 mois d’un supplément de croissance de 30% des 13% perdus soit (8/12 * 13% * 30% = 2,6%). L’ensemble de ces éléments débouche sur une croissance globale de 1,3% pour 2020 (3% de base line -4,33% de choc +2,6% de récupération. »

Et de conclure : « Mécaniquement, cela représente une baisse de 17% des bénéfices par action en 2020 par rapport à 2019 ». CQFD. 


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