Analyse et Stratégie : En Bourse, les grosses PME européennes réchapperaient au « meurtre »

Ce serait donc à un meurtre auquel on assisterait en Bourse. Parce qu’il y a cette expression qui dit, en gros, que les marchés haussiers ne meurent jamais de vieillesse mais, plutôt, qu’ils sont tués par les hausses de taux ; la faute aux banques centrales, obligées de réagir à l’accélération de l’augmentation des prix.

C’est cette crainte d’un « nouvel âge d’inflation » après « une longue ère de désinflation » qui explique « les deux dernières semaines traumatisantes sur les marchés financiers », marquées par des « ventes massives » et la « forte hausse de la volatilité », selon les économistes Nick Andrew et Cédric Gemehl chez Gavekal Research.

Si les pressions inflationnistes sont surtout visibles aux Etats-Unis, toutes les Bourses mondiales ont dégusté en même temps que Wall Street chutait. A première économie mondiale, marché directeur. Pourtant, là où il est « probable » que la croissance économique réelle des Etats-Unis – c’est-à-dire corrigée de l’inflation – ralentisse, la dynamique européenne, elle, devrait « rester forte et continue. » Et « toute reprise de l’inflation dans la zone euro ne fera que la rapprocher de l’objectif de la banque centrale », expliquent les économistes. « Pas de dépassement » à prévoir, contrairement aux Etats-Unis. Voilà pourquoi, pour ces économistes, les actions européennes ont encore un potentiel haussier. Mais pas n’importe lesquelles.

Le luxe, les banques, les valeurs moyennes

A côté du secteur du luxe qui reste soutenu par la forte demande de l’Europe, « le plus gros marché », et celle de la Russie et du Moyen-Orient, portée par des cours du pétrole toujours à des plus hauts de trois ans malgré la baisse récente de 10%, Nick Andrew et Cédric Gemehl recommandent d’acheter les actions des banques (qui devraient profiter d’une bonne dynamique de prêts et de l’élargissement de l’écart entre les taux longs et les taux courts une fois le calme revenu sur les marchés) et des grosses PME. « Il faut donner plus de poids aux valeurs moyennes qui, elles, sont plus en phase avec l’économie domestique européenne comparé aux grandes capitalisations », écrivent-ils, observant que, historiquement, l’indice MSCI de la zone euro équipondéré fait toujours mieux que l’indice pondéré « sauf durant les phases franchement baissières et les récessions. » Sur les 258 valeurs qui composent le MSCI de la zone euro, les cinquante plus grosses capitalisations comptent pour la moitié de l’indice contre 14,5% pour les 125 plus petites.

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