Le Vix à plus de 40, c’est inédit depuis juin 2018, quand l’Italie traversait une crise politique, avant l’arrivée au pouvoir des partis antisystème que sont la Ligue du Nord et le Mouvement 5 Etoiles. L’indice de la volatilité implicite du S&P 500, aussi appelé l’indice de la peur, grimpe encore de près de 20% ce vendredi à la Bourse des options de Chicago, pour atteindre 45. Un niveau trois fois plus élevé que celui de la semaine dernière mais qui reste très loin encore de ceux atteints pendant la grande crise financière de 2008 ; le Vix flirtait alors avec les 90.
Finalement, plus que son niveau, qui traduit davantage une grande nervosité qu’une vraie panique, c’est sa soudaine envolée, sa puissance, qui interpelle. +160% en une semaine, du jamais vu. Pendant le « krach chinois » de l’été 2015, concentré sur une semaine, le Vix avait doublé de valeur (+118% sur la semaine au 21 août), avec une poussée de l’indice à plus de 50 (niveau qu’il avait aussi atteint en février 2018).


Cette flambée historique est à mettre en perspective avec les niveaux historiquement bas du Vix. Depuis la crise des subprimes, qui s’est muée ensuite en crise de la dette en Europe, les bouffées de volatilité se font rares sur les marchés ; les Bourses mondiales sont comme anesthésiées par les injections de liquidités des banques centrales. La moyenne du Vix cette année est de 16 (malgré la poussée de ces derniers jours) contre 18 pour celle observée depuis la fin 2008 et 19 depuis son existence, début 1990.
La montée en puissance de la gestion passive explique aussi la disparition, mois après mois, de la volatilité. A L’ère de l’ETF roi, la hausse des marchés est auto-alimentée, la vie boursière est paisible. Le revers de la médaille, c’est que dans les phases de correction, comme actuellement, les dégagements sont plus rapides et se répandent à l’ensemble des marchés.