Analyse et Stratégie : Les actions européennes devraient surperformer les américaines, même en cas de baisse des taux de la Fed, dit CPR AM

Ces derniers mois, les inquiétudes sur la croissance ont été renforcées par des statistiques économiques moins bien orientées, révélatrices d’un ralentissement à venir. Si les investisseurs en actions demeurent sereins, la situation sur le marché obligataire est symptomatique de leurs inquiétudes.

En effet, les marchés de taux semblent confirmer les perspectives d’une décélération de la croissance. La hausse de la volatilité des bons du Trésor et l’inversion de la courbe des taux américains (le taux court à trois mois est passé au-dessus du dix ans) signalent la volonté des investisseurs de se protéger contre les risques d’un ralentissement, voire d’une récession aux Etats-Unis. A noter également la forte collecte sur les marchés obligataires depuis le début de l’année, qui s’est faite au détriment des actions.

Mais les opérateurs sur les marchés actions restent confiants. Si des rotations sectorielles de grande ampleur se sont opérées en mai (ventes des valeurs de croissance et des cycliques), la volatilité n’a pas explosé. Pour cause, les anticipations de politiques monétaires accommodantes et surtout de baisses de taux aux Etats-Unis rassurent, surtout depuis que le président de la Fed, Jérôme Powell, s’est exprimé en ce sens il y a quelques jours. Les investisseurs comptent toujours sur les banquiers centraux pour soutenir le cycle économique.

Privilégier les actions européennes

Face à ces inquiétudes, CPR AM maintient une position défensive sur les actions (40%). A horizon six mois, la société de gestion s’attend néanmoins à une surperformance des actions européennes par rapport à leurs homologues américaines, avec une hausse espérée de 5% contre seulement 2,5% outre-Atlantique. La société de gestion prévient : même si la Fed décide de baisser ses taux comme il est anticipé, cela ne permettra pas de redresser la croissance mondiale et encore moins les bénéfices des entreprises, impactés par la guerre commerciale, ni d’alléger les pressions sur les marges. La décote que présentent les marchés européens, couplée à une croissance plus favorable des bénéfices des entreprises sur le continent, justifie la surpondération de ces actifs.

Enfin, Malik Haddouk, directeur de la gestion diversifiée, considère que les taux américains sont à, l’heure actuelle, les seuls actifs qui offrent une couverture contre les scénarios défavorables. 


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