Analyse et Stratégie : Les traders obligataires se rabattent sur les actions pour trouver du rendement

Les actions « classiques » seraient-elles devenues plus attrayantes que les obligations à risques ? C’est ce que porte à croire un article de Bloomberg, qui remarque une tendance récente des fonds high yield (focalisés sur les junk bonds, ou obligations spéculatives) à s’écarter de leur spécialité naturelle.

Selon un classement Morningstar, Fidelity Capital Income est, avec une performance supérieure à 10% depuis le début de l’année, le meilleur d’entre eux. Ce fonds a porté la part de ses en-cours en actions à plus de 20% depuis novembre 2016, contre environ 17% quelques mois auparavant. Non loin dans le classement, Loomis Sayles High Income a porté la sienne de moins de 0,5% à plus de 1,5% des en-cours entre décembre 2015 et aujourd’hui.

Le risque d’une « déroute disproportionnée »

Cela sous-entend que les actions recèlent plus de potentiel que les actifs risqués, aux yeux des gérants et traders spécialisés. Bloomberg explique ce phénomène par un rally des obligations spéculatives encore plus fort que celui des actions ces dernières années. La prime de risque qu’offraient ces actifs dépassait 4% en 2016. Elle s’est réduite à moins de 2%, ce qui traduit un certain retard des actions par rapport aux junk bonds.

Rendements moyen des obligations high yield selon le Bloomberg Barclays US Corporate High Yield Index, et des actions du S&P 500

Rendements moyen des obligations high yield selon le Bloomberg Barclays US Corporate High Yield Index, et des actions du S&P 500

Rendements moyen des obligations high yield selon le Bloomberg Barclays US Corporate High Yield Index, et des actions du S&P 500

Poussés par la recherche de rendement dans un marché dorlotant et par l’absence de risque apparent, les gérants de fonds placent leurs pions avec de moins en moins de scrupules. La part moyenne du cash dans les portefeuilles est tombée à 4,7% ce mois-ci, selon un rapport de Bank of America Merrill Lynch. C’est un plancher de plus de deux ans.

Bloomberg s’inquiète du fait que le sort des actions et celui des actifs plus risqués se trouvent ainsi plus étroitement liés. S’il devait y avoir une raison de vendre, cela créerait « une déroute disproportionnée ».

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